Le songe d'une nuit d'été (suite 4 et fin)

Admin Nombre de messages : 1919 Age : 36 Date d'inscription : 11/05/2007

Eurydice se contenta simplement de sourire à Uriel. Qu'y avait-il de plus à ajouter ? L'air déterminé, elle posa la main sur la porte. C'était l'heure de vérité, le moment où tout allait se décider. Lentement, elle poussa le lourd panneau qui pivota sans le moindre bruit, laissant filtrer la lumière de la salle dans le couloir sombre. L'endroit qui se révéla aux deux femmes était une large salle circulaire. La moitié haute de l'hémisphère, mur et plafond compris, étaient des écrans représentant le ciel et plus particulièrement l'espace. Une grande partie du sol et le bas des murs étaient couverts d'écran retransmettant le ciel aux alentours, où les dragons continuaient d'affronter les drônes, ainsi que le champ de bataille en contrebas. La bataille faisait toujours rage, mais les armées noires n'étaient pas encore parvenues à pénétrer dans l'enceinte d'Olympe. Un énorme loup blanc crachait un blizzard immaculé juste devant les portes, barrant le passage à tous les soldats adverses. Mais de puissantes entités opéraient également au sein de l'armée des Ombres : un homme armé de deux immenses épées rouges fauchait les soldats d'Olympe impitoyablement, sans que ces derniers ne puissent même l'atteindre. A la liaison entre les écrans du haut et du bas, des panneaux de contrôle étaient répartis de façon régulière. Cela devait être la salle de pilotage. Un bourdonnement récurrent permettait une certaine marge de manoeuvre sans se faire entendre. [+3 points de Discrétion]

Eurydice et Uriel durent rapidement s'extirper de la contemplation du lieu pour vérifier qui se trouvait dans la pièce. Il n'y avait qu'une seule personne. Elle était de haute stature, portait un masque ou un casque, ainsi que des pièces d'armure dorées. Mais surtout, elle leur tournait le dos pour le moment, occupée à vérifier quelque chose sur les panneaux de contrôle. Mais Eurydice eut l'air estomaquée en la voyant. Elle chuchota à l'intention d'Uriel, d'une voix si faible que cette dernière dû presque lire sur ses lèvres.

« C'est ... c'est Anubis ... un Olympien ... »

Anubis posa la main sur un cadran qui passa au bleu. Il semblait absorbé par une tâche particulière, quelle qu'elle soit. C'était l'occasion ou jamais d'agir.

« Il doit être possédé par une Ombre, il faut essayer de le sauver. »

Eurydice semblait quelque peu manquer de discernement, et sa confusion se lisait sur son visage. Elle ne s'était visiblement pas attendue à ce que l'un de ses confrères, à défaut d'un mot plus opportun, se retrouve être la personne à abattre pour que Heaven ait une chance de sortir de cette guerre par la voie la moins pire. Exactement comme Solaris lorsqu'elle s'était retrouvée face à l'entité qui s'était emparée de Lucifer.

Uriel se trouvait dans un dilemme extrêmement difficile à régler. D'un côté elle devait s'occuper de la salle de contrôle, de l'autre il y avait un problème affectif à régler. Comment gérer cette crise ? EN tout cas, elle se devait de rester discret et de parler discrètement...[utilisation de discrétion niveau 1 pour tout le post...]

Première question, qui était Anubis ? Etait-ce un des potentiels qui avaient trahis Olympe ou était-ce un olympien possédé par une ombre ? La différence était de taille. Le premier pouvait être éliminé sans remord. Le deuxième éliminerait Uriel sans remord. Elle avait vu de ses propres yeux la puissance d'un Ange Exterminateur, même pas un Olympien, lorsque ce dernier était possédé par une Ombre. Elle ne ressentait pas spécialement d'énergie particulièrement néfaste comme la dernière fois... un point pour sa première théorie. Mais qu'est ce qui lui disait que ressentir un tel pic de puissance maléfique était systématique face à ce genre d'adversaire ? Un point partout, balle au centre.

A côté de ça, Eurydice voulait sauver le dit Olympien et non le tuer. Cela était problématique. Elle avait vu ce que cela avait donné avec Solaris qui n'avait pas osé donner le coup de grâce. Il fallait faire comprendre cela à Eurydice... et discrètement ! Uriel lui murmura.

Eurydice... C'est ce qu'as essayé de faire Solaris avant de presque mourir à la bataille de la flèche de diamant. Tu en as peut-être entendu parlé... Lucifer était possédé par une Ombre. Si le type en face de nous est Anubis possédé par une Ombre, il n'y a rien à faire, sa puissance sera incomparable et nous ne disposons pas de moyens pour le sauver... Et peut-être même pas pour le battre - encore que finalement je dipose de ressources non négligeable. En tant que tel. Peut-être... qu'on pourrait jouer sur la diplomatie si l'on disposait d'un moyen de pression mais ce n'est pas le cas pour le moment. Sauf si on joue un peu de bluff. Ce qui est faisable... Si tu me laisses encore un peu de réflexion.

Autre possibilité. Anubis fait partit des traitres Olympiens. Dans ce cas là je n'aurais pas de pitié pour lui je te préviens tout de suite. Et j'espère que tu feras de même. Non, ne prends pas cet air confus. C'est un ennemi. Ce n'est pas l'Anubis que tu connais. Vu ? Alors première partie du plan, découvrir s'il est possédé ou pas. Cela changera dramatiquement le cours des actions.

Deuxièmement. Le but de notre opération. Il faut bien se rendre compte que peu importe notre vie, ce qui compte c'est de sauver Mar Heaven. Enfin... personnellement j'ai encore quelque chose de très important à accomplir donc j'aimerais si possible survivre. Mais je n'hésiterais pas pour éviter une catastrophe. Et je n'hésiterais pas à prendre une vie. Fut-il olympien.

Maintenant... Prépare toi à une contre-attaque mais je vais jouer au bluff. Si ca tourne mal... Je te fais confiance. Bon allons-y alors.

Elle s'approcha silencieusement de sa cible[utilisation de discrétion niveau 1 je répète au cas où], histoire de se rapprocher de sa cible et activa Angelus Dei sous sa forme d'épée qu'elle posa sur la nuque de l'être. Elle luit dit très calmement, sans montrer sa peur apparente.

Tourne toi lentement Anubis et explique les raisons de ta présence ici. Si tu bouge que d'un seul millimètre tes bras. On ne te veux pas de mal, on veut juste te retarder suffisamment longtemps pour que l'opération de destruction du générateur fonctionne. Le commando devrait déjà y être... Tu ne pourras pas y aller à temps pour nous empêcher de remporter cette victoire !

Gros bluff. Si c'était un Olympien possédé il pourrait sans doute changer d'hôte pour aller plus rapidement dans la-dite salle, sans doute très éloignée dans ce dédale de couloirs. La forteresse était immense. Si c'était un olympien traitre... Elle comptait sur son épée pour parer le premier coup et laisser Eurydice s'en chargée... Il était temps de jeter les dès pour le destin de Mar Heaven...

Admin Nombre de messages : 1919 Age : 36 Date d'inscription : 11/05/2007

Eurydice écouta Uriel sans l'interrompre. A vrai dire, son plan était fou, mais elle-même se refusait à attaquer Anubis de cette façon et d'engager un combat à mort avec lui. Uriel souleva également l'hypothèse qu'Anubis puisse faire partie des traîtres au sein d'Olympe. Eurydice repoussa fermement cette hypothèse mais n'en dit rien, considérant que de toutes façons le plan était viable pour ce qu'elle voulait faire. Uriel s'avança alors et parla à Anubis d'une voix ferme, déployant un bluff assez conséquent sans hésitation aucune. Anubis se figea un court instant quand elle commença à parler, et se tourna lentement comme le lui avait demandé la cheffe d'Eden. Son visage était invisible sous son masque de chacal.

« Oh non, le générateur va vraiment être détruit ? Comme c'est fâcheux, nous sommes perdus dans ce cas ... »

La voix de l'Olympien était trop posée et tranquille pour être honnête. Quelque chose n'allait pas, mais dans un tel plan c'était quasiment normal. Restait à savoir ce qui clochait exactement.

« La raison de ma présence ici est que, comme vous avez pu le constater, j'étais en train de piloter la forteresse et plus spécifiquement de programmer la cible du canon afin de détruire Olympe. Mais je crois que c'est fichu puisqu'un commanda a pénétré dans la salle des générateurs et s'apprête à les détruire. »

Il y eut un léger instant de flottement. Eurydice hésitait visiblement à parler, visiblement troublée par la situation. Anubis releva alors légèrement la tête, comme si quelque chose d'opportun venait de lui traverser l'esprit.

« Oh mais c'est vrai, où avais-je la tête ! Un rapport m'a appris que deux intrus avaient été capturés dans les couloirs de la forteresse il y a moins d'une dizaine de minutes, je suppose qu'à l'heure qu'il est ils sont en train de se faire exécuter. J'imagine que c'est d'eux que vous parliez ? »

Ces mots firent enfin sortir l'Olympienne de sa torpeur, ce qui était plutôt un bon timing, considérant le fait que le bluff d'Uriel venait de tomber complètement à l'eau.

« Anubis, qu'est-ce que tu dis ? Tu ne vas pas laisser Orphée et Grimmjow se faire tuer tout de même ? Je ne peux pas croire que même un de ces parasites te pousse à faire une chose pareille ! Grimmjow est de l'Espada, tu dois l'aider ! »

« Chère Eurydice, ta naïveté m'étonnera toujours. Cela fait déjà dix ans que tu es devenue Olympienne, mais en dépit de ton intelligence scientifique grandiose, ton intelligence sociale est vraiment digne de la dernière des cruches. Quoi qu'il en soit, tu aurais dû m'attaquer dans le dos quand tu en avais encore l'occasion., car à présent vous allez connaître le même sort que le reste de ce fameux, ou plutôt fumeux commando. Ton amie ici présente m'a l'air bien trop faible en dépit de son talent pour menacer. Quant à toi, tu ne restes qu'une enfant, un pion perdu sur ce vaste échiquier. »

Il était probable qu'Anubis avait doublement tapé dans le mille. Au vu de la situation, c'était bel et bien lui qui dominait pourtant. Le visage d'Eurydice se ferma en quelques secondes. Son expression commençait à devenir quelque peu effrayante.

« Quand est-ce arrivé ? Quand as-tu pris possession d'Anubis ? »

« De quoi parles-tu ? Il n'y a aucune Ombre en moi, j'ai rejoint les Pléiadiens de mon plein gré. Ouvre les yeux, regarde leurs armes, regarde leur puissance. Que penses-tu que nous puissions faire contre cela ? »

« Je ... refuse d'y croire ... Tu m'as guidé lorsque je suis arrivée, tu m'as appris toutes les valeurs que devaient protéger les Olympiens, tu as toujours été quelqu'un de profondément bon ... »

« Les gens changent. »

Les jointures des doigts d'Eurydice devenaient blanches, tant elle serrait fort son instrument. Deux larmes apparurent à chacun de ses yeux. Sa respiration était devenue irrégulière. Elle encaissait très mal le choc de cette révélation. Il n'y avait aucune preuve qu'une Ombre en Anubis ne cherchait tout simplement pas à manipuler les deux femmes, mais si c'était le cas elle avait parfaitement atteint son but. Cela ne tournait certainement pas à l'avantage d'Uriel, qui allait devoir combattre avec une personne déboussolée et en perte de repère, avec la double nouvelle de la trahison de son mentor et de la mort d'Orphée et de Grimmjow.

« Assez discuté, finissons-en. »

Uriel se retrouvait donc dans l'un des pires cas de figure envisageables. Le spectacle allait maintenant commencer ...

[mod : de-toute-façon-je-n'ai-rien-a-perdre-je-vais-quand-même-me-faire-laminer ON]

Comme d'habitude, tout allait pour le mal. Il fallait désormais tirer ce qu'il fallait piur s'en sortir vivant. Elle et Eurydice si possible. Son bluff ne semblait pas avoir marché toutefois... Etrange. Elle sentait comme des incohérences dans le discours d'Anubis. Etrange qu'il parle d'un commando qui se serait fait capturé dans les couloirs alors qu'ils étaient suffisamment fort pour décimer une petite armée. Non, définitivement, si ces deux là avaient été capturé, cela aurait eu lieu dans une salle bien gardée, comme la salle des moteurs ou des générateurs mais certainement pas dans les couloirs !

Etrange aussi de de la part de Grimmjow. Il n'était pas du genre à se laisser capturer vivant, et il avait de quoi tenir tête à de grosses armées. En un temps si court ils ne se seraient probablement PAS fait capturé, ni même tué. Ils auraient au moins survécut plus de temps que cela avait prit au duo féminin pour arriver ici.

Etrange aussi qu'il profite d'une hésitation de la part de l'Olympienne pour sortir cette phrase. C'était plus que louche. Cet homme jouait un joker de la psychologie.

Et si tout cela... n'était qu'un bluff pour destabiliser Eurydice ? C'était... Plus que possible, et même très probable. Il jouait de ses expressions, il lisait sur son visage et en déduisait ce qu'il devait lui dire pour la destabiliser. Pour une fille gâtée comme elle cela ne devait poser aucun problème, surtout pour son ancien maitre. Et il faisait ça... avec Uriel aussi, bien que d'importance moindre, puisqu'il disposait de moins de données sur elle. Il en avait déduit qu'elle n'était qu'un pion sur l'échiquier.

En cela il se trompait. Elle n'allait pas se laisser faire. Elle s'adressa directement à son alliée, après le dialogue.

Ne laisse pas ces mensonges t'atteindre Eurydice, Grimmjow et Orphée ne sont pas du genre à se laisser capturer aussi facilement dans les couloirs. Ils sont vivants. Si j'ai put y tenir tête aussi longtemps avec ces patrouilles d'un niveau aussi faible ils en auront fait autant, voir plus. Cet homme, s'il est bien Anubis, se joue de toi, réduit ta confiance en toi pour t'affaiblir car il a PEUR de toi. Nous sommes en supériorité numérique et l'avantage, il bluffe comme défense. Il use de la psychologie comme une arme, ne te laisse pas faire.

Elle même frappa ce faisant, en visant la gorge (-135 cosmo) avant de se retirer prestement, elle ne tenait pas à se prendre un vilain coup d'un être aussi fort. Elle se rapprocha de la porte en fait, mais en restant un peu plus sur le côté pour avoir une vue sur ce qui se trouvait derrière l'Olympien. Le panneau de controle. Son but était autre que celui énoncé. Elle ne comptait pas le battre, juste détruire le centre de commande et notemment le bouton qu'avait touché Anubis. Un Olympien traitre n'était pas leur priorité absolue, la forteresse l'était. Elle et Eurydice pourraient ensuite prendre la fuite aisément... Ou pas.Toutefois, elle trouverait certainement un moyen de le retenir. Une chose à la fois toutefois, et pour l'instant la priorité tenait à sauver Olympe. Si miracle il devait y avoir, miracle il y aurait.

Reprends tes esprits. La preuve ? Il n'était même pas capable de dire les noms des capturés. Cela aurait nécessairement figuré dans son rapport, et il se serait fait une joie de te les énoncer sans aucun doute. Montre lui l'étendue de ta force et de ton âme. Montre lui ce que vaux, et que tu n'es pas un vulgaire pion. Montre lui comment un élève peut dépasser le maitre, pointe du doigt ses propres erreurs. Frappe le de toute ta puissance, et frappe le où ca fait mal !

Elle désactiva son ärm au profit d'un autre. Il était temps de sortir l'artillerie très lourde, et de quoi la couvrir efficacement au tour d'après. Pes déi fut son choix par excellence. Elle l'activa rapidement et posa un genoux à terre tout en soutenant son bras devenu un amas de tiges blanches grésillantes d'énergie sacrée à l'aide de son autre bras. Elle visait l'Olympien avant de décaler rapidement sa visée vers le bouton qu'il avait activé plus tôt. Elle murmura sans trembler les mots suivants, consciente qu'elle jouait sa vie sur la capacité à Eurydice de récupérer de son traumatisme et à sa volonté.

Pes Dei, Divine jump

Une violente décharge de tiges fusa en trombe vers le panneau de contrôle dans un chaos de courbes continues, de richochets et d'amplitude lumineuse croissante.[145*1,5 = 217,5 dégâts sacré] Son bras de tiges fuma devant l'effort elle assaillit son adversaire d'une dernière rétorque.

Ose répéter seulement ce que tu as dit et tu le regretteras mon bonhomme !

Si tout ce passait bien, elle allait utiliser sa rapidité exceptionnelle pour éviter d'éventuels contre-attaque et sortir de la salle avec Eurydice et refermer la porte derrière eux... SI tout ce passait bien. Hélas, Uriel ne savait que trop bien qu'en ce monde, le Chaos à son mot à dire...

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Spoiler:

Admin Nombre de messages : 1919 Age : 36 Date d'inscription : 11/05/2007

Uriel décida de ne pas laisser l'initiative à ce puissant adversaire. Ses paroles à Eurydice étaient pleines de conviction, mais elle ne pouvait être sûre qu'elles atteignaient l'Olympienne. Le premier assaut fut partiellement arrêté par Anubis qui dévia la lame avec une partie de l'armure qui lui protégeait le bras, mais le coup était violent et chargé en Cosmos, ce qui fendit une partie de la pièce d'armure et fit que la lame déviée traça une belle blessure à l'épaule gauche de l'Olympien. Un liquide doré s'échappa de la plaie.

« Des Perles de Cosmolite ? Je vois, je ferais mieux de me débarasser de toi dès maintenant dans ce cas. »

Mais la cheffe d'Eden n'en avait pas terminé. Sa deuxième attaque, sous forme de filaments de lumière, fusa vers Anubis. Ce dernier frappa du poing sur une sorte de bouton de sécurité du panneau de contrôle, laissant apparaître une ouverture secrète juste à côté. Il en tira une magnifique épée, entièrement noire et scintillante de ténèbres. Seul les tranchants de la lame étaient blancs, mais ce blanc n'était ni pur ni lumineux, c'était un blanc froid et mort. La température de la pièce parut changer brusquement lorsque Anubis s'empara de l'épée et trancha tous les filaments avant qu'ils ne l'atteignent.

« Inutile. »

« Mais ... cette épée ... »

« Je vois que tu la reconnais. Nous l'avons découverte il y a quelques semaines à peine. Tu ne devineras jamais où elle était ... Certaines légendes de ce monde ont du bon, après tout. »

Il tourna la tête vers Uriel. On ne voyait toujours pas son expression, mais on pouvait deviner au ton de sa voix qu'elle avait changé. Anubis se méfiait désormais de cette femme qui maniait le Cosmos.

« Tu as l'air un peu perdue dans la conversation, n'est-ce pas ? Cette épée est Alkhemia, une arme légendaire de l'Ancien Monde. Tu as dû en entendre parler dans les contes de fée de ta nourrice, n'est-ce pas ? Quiconque périt par sa lame verra son âme envoyée dans les Enfers pour l'éternité. »

« Anubis ... »

« A mon tour ! »

L'Olympien s'élança sur Eurydice avec une telle rapidité que celle-ci eut à peine le temps de faire un pas en arrière. Une sphère d'énergie jaune-orangée se forma autour d'elle. L'épée vint s'y écraser et en l'espace de trois secondes de stupeur générale, brisa le bouclier pour s'abattre sur Eurydice. Cette dernière fit apparaître une lame d'énergie au bout de son bras droit pour arrêter à nouveau la meurtrière Alkhemia, mais cela ne lui permit que de ralentir le mouvement de l'épée. Anubis trancha Eurydice au niveau du ventre, d'où un sang doré se mit également à couler. Uriel put remarquer que la blessure d'Anubis était en train de se refermer ... juste quand celui-ci se tourna vers elle et ouvrit la main d'où partirent une nuée d'aiguilles noires. (-160 inesquivable)

« Procédure de protection des machines : activée. »

Le bruit de bourdonnement s'intensifia d'un seul coup, et Uriel put distinguer qu'une sorte de matière transparente était apparue à quelques centimètres des commandes. Visiblement, Anubis l'avait vue venir.

« Avec ceci, je n'aurai plus besoin de retenir mes coups. »

C'est alors qu'une mélodie se fit entendre. Lente sans être solennelle, elle traduisait de la mélancolie mêlée à de la rage, deux émotions qui n'étaient pourtant pas faites pour cohabiter. La mélancolie s'effaça bientôt pour laisser toute sa place à la rage. Soudain, Anubis fut entouré d'une tornade de flammes. Les yeux fixés sur ce qui était désormais son adversaire, Eurydice continuait à jouer de sa lyre. La température était remontée brusquement et devenait quasiment insupportable pour Uriel qui était pourtant assez éloignée d'Anubis. (-40) Comme la cheffe d'Eden avait put le remarquer dans le couloir, Eurydice ne paraissait pas faire dans le détail ... La tornade de feu ne s'arrêtait toujours pas, et à l'intérieur Anubis devait souffrir le martyre. Cependant Eurydice commençait clairement à fatiguer, son effort énergétique était considérable : du sang doré commençait à couler de ses narines, et Uriel sentait elle-même qu'elle était sur le point de perdre connaissance, voire pire. La cheffe d'Eden venait-elle de transformer une fois de plus l'Histoire en incitant ainsi Eurydice à éliminer son adversaire, et de transformer cette scène du passé en une triple mort ?

La double attaque d'Uriel n'eut pas l'effet escomptée. Toutefois elle fut riche en information. La première, la plus importante, était la particularité du cosmos. Elle se rendit compte de la puissance des bijoux dans ses mains. L'épée avait traversée armure et chair du Dieu, ce qui était... presque impensable. Il avait été nécessaire à Solaris de grosses attaques pour faire saigner Sekmhet, même légèrement. ALors que là... on parlait d'une belle blessure ! Elle avait sans doute gagner plus que de simples pierres. Elle avait gagner un moyen de blesser ces êtres supérieurs, les rendants accessibles, bien que toujours avec une certaine longueur d'avance. Elle fendit même son armure. Et Anubis ne la sous-estimait plus désormais. Il se méfiait d'elle et il avait raison. C'était un adversaire intelligent. Et un a abattre pour une certaine raison.

En effet, l'autre information juteuse était l'arme qu'il utilisait. Une arme terrible qui pouvait enfermer l'âme de ses victimes aux enfers. De quoi frémir de terreur - et effectivement, les genoux d'Uriel tremblotaient depuis un moment déjà. Toutefois, cela était peut-être la raison même de sa venue à cette endroit. S'emparer d'une telle arme serait une belle occasion. Certes, il fallait savoir s'en servir, apprendre à la manipuler, et ne l'utiliser qu'en dernier recourt. Mais avec, elle tenait le moyen de se débarrasser définitivement de gêneur beaucoup trop forts pour elle à son niveau. Même avec des ruses, certains adversaires se relèvent toujours. Et dans son cas, elle pouvait très bien devoir faire affaire avec des Dieux ou des Princes de l'univers - bien qu'elle ne savait pas la signification de ce dernier terme. Encore un mystère à résoudre. Ses yeux brillèrent d'une nouvelle flamme. Elle devait survivre à ce combat, et s'emparer de cette épée ! Au passage, trouver un moyen de sauver Olympe pour ne pas changer le cours du temps.

Elle eut ensuite un flashback. Un souvenir du wargame et de sa fameuse finale. Elle avait été présente ce jour là. Elle avait entendu Sekmhet parlé d'Eurydice à Orphée. Elle se rappelait d'une vague allusion aux enfers. Qu'elle était la phrase encore ? Elle ne savait guère. Elle avait oublié. Toutefois, le nom d'Eurydice était resté en mémoire, par simple curiosité et parce que le nom était peu fréquent. Si elle ne se trompait pas dans son extrapolation, Eurydice était aux enfers à son époque. Serait-elle morte ici ? Voyant son premier comportement, cela ne faisait aucun doute. Si Uriel ne l'avait pas remonté et prit l'initiative de faire le premier coup, elle aurait été encore plus désavantagé. Toutefois, cela attristait Uriel, et cela lui posait un certain dilemme temporel. Devait-elle tenter de changer sa destinée ou plutôt d'en profiter ? Sa venue avait déjà changé tant de facteurs...

Anubis passa à l'attaque. Son épée était... dévastatrice. Elle brisa le bouclier d'Eurydice en mille morceaux. Incroyable. La lame fut de-nouveau paré un instant par un deuxième bouclier qui ne fit que ralentir la lame. Hum... Eurydice se fit blesser et cela Uriel le regrettait. Anubis avait aussitôt enclenché un bouclier autour des contrôles et envoyer une attaque puissante dans sa direction mais... elle se tourna vers le panneau de bord protégé par un fin bouclier La solution à TOUS ses problèmes étaient définitivement cette épée. Il fallait l'obtenir et pour cela, se débarrasser d'Anubis.

Par contre, les aiguilles étaient trop rapides pour être éviter. Cela était fort dommage. Uriel lança une contre-attaque de tiges lumineuses pour freiner leurs progression et y parvient partiellement. Elle se prit toutefois de lourdes blessures, encore amplifiée par la chaleur dégagée par l'attaque d'Eurydice qui se décidait à entrer dans la danse.

Parfait Eurydice, continue comme ça tu peux le faire ! Je... je crois en toi ! Montre lui ce que tu vaux, on trouvera une solution plus tard pour Olympe. Pour ma part, je vais tenter de t'assister au mieux ...

Ce discours avait plusieurs fonctions. D'abord encourage Eurydice dans sa voie tout en faisant profil bas par rapport à elle. Aux yeux d'Anubis elle serait sans aucun doute la première cible à abattre. Si un coup venait à se perdre, il irait sans doute dans sa direction, et l'ordre du temps serait respecté. Mais c'était le worst case scénario, elle préférait qu'elle s'en tire vivante. Et si elle était encouragée par ces mots, elle pouvait peut-être continuer à mettre la pâtée à Anubis. Ensuite, cela ne révélait pas son plan pour l'usage de l'épée. Important ça...

Et enfin, elle pouvait désormais désactiver son ärm. Ses jambes et ses mains reprirent une apparence normale et elle activa dérechef un autre ärm. Angelus Dei. Si Anubis craignait autant le cosmos, mieux valait lui faire goûter à sa puissance. Elle n'envoya toutefois pas l'ärm sous son apparence d'anges... ils pourraient être prit dans le tourbillon de flammes et s'auto détruire. Elle choisit donc la face weapon et tira de loin trois flèches de cosmos qui se séparèrent un instant avant de frapper leur cible : la main qui tenait l'épée. Si Anubis pouvait la lâcher un instant... Eurydice aurait un répit certainement suffisant pour en terminer avec lui. (135 cosmos). Elle espérait que son plan ne faillirait pas... Elle avait tant de chose à accomplir ici. Elle se devait de résister de toute ses forces !

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PV : 250 - 40 - 80 = 130
PM : 180-165 = 15

ärm activé, angelus déi

Admin Nombre de messages : 1919 Age : 36 Date d'inscription : 11/05/2007

[Je précise juste que tu peux pas viser précisément la main ou une partie du corps, les flammes l'entourent et on n'en voit rien ^^]

Le tourbillon de flammes devenait de plus en plus intense, et Eurydice fatiguait de plus en plus. Dans quelques instants, ce serait terminé pour l'un ou pour l'autre ... Plutôt que de tenter de se protéger, Uriel fit son possible pour utiliser ses Ärms, et frappa en plein coeur de la tornade de feu. Il y eut un flash de lumière, après quoi Eurydice vacilla. Ses jambes tremblaient légèrement, puis ne parvinrent plus à la porter : elle s'effondra, bien que toujours consciente.

Uriel n'était guère en meilleur état. En abandonnant la défense au profit de l'attaque pure, la fournaise magique l'avait fortement atteinte, et elle était à deux doigts de la perte de conscience. (il te reste 10pv et ton pouvoir magique est temporairement bridé) Deux de ses Ärms n'étaient plus que des flaques de métal sur le sol transparent de la salle de pilotage.

Anubis, quant à lui, était vraiment en mauvais état. Son corps était couvert de brûlures, sa chair à vif à de nombreux endroits, il était couvert de sang et le métal fondu de son armure dégoulinait au sol en le faisant certainement atrocement souffrir. Un genou et une main à terre, il haletait sous son masque. L'Olympien tenait toujours l'épée en main, mais son corps fumant ne régissait sûrement pas comme il le voulait. L'impact des coups portés par Uriel étaient clairement visible au niveau de son torse et de son abdomen.

« Vermines ... vous allez le payer ... »

S'appuyant avec difficulté sur l'épée, il se redressa à grand peine. Eurydice était muette, son effort couplé au traumatisme psychologique qu'elle venait de subir l'avait rendue muette et paralysée. La lyre gisait à côté d'elle. Anubis fit un pas vers la Déesse, Uriel n'aurait pas l'énergie nécessaire pour l'arrêter à temps. Il avait visiblement désigné son ex-collègue comme cible prioritaire à abattre, ce qui était d'une certaine façon une bonne chose pour Uriel.

« Meurs. »

« Orphée ... »

L'épée transperça la robe et la poitrine d'Eurydice à l'emplacement du coeur. Elle ne cria pas, se contentant d'émettre un léger soupir, avant de s'écrouler. Elle commença alors à être parcourue d'étincelles blanches et noires qui crépitaient autour de la blessure, avant de se répandre progressivement à tout le coeur. Quelque chose se produisait manifestement, mais Anubis ne parut pas s'en soucier et se tourna directement vers Uriel. Affaiblie comme elle était, et avec son pouvoir magique réduit sans qu'elle sache à quel point, elle se retrouvait dans la pire des postures, face à la fureur de ce dieu immolé.

Aouch... ca brule...

Uriel haleta. L'intégralité de son épiderme la faisait souffrir. Elle sentait sa conscience lentement dériver au lointain, comme aspiré par un vortex invisible... Non ! Elle se mordit les lèvres. Elle devait résister à cette sensation, elle devait tenir debout et en finir avec ce combat. Elle fit un pas en arrière pour s'adosser contre le mur, et elle sentit comme un liquide à ses pieds. Deux flaques de métal. Elle se demanda un instant d'où elles pouvaient venir, avant de comprendre. Deux de ses ärms n'étaient plus. Lequels ? Elle... ne savait guère. Elle aurait tendance à dire ceux qu'elle venait d'utiliser en pleine tornade mais après tout elle n'en avait aucune confirmation... Et puis, il ne semblait pas avoir de débris de pierre de cosmolite. Une telle source d'énergie ne se serait certainement pas fait détruire sans explosion. Du moins, c'était l'intime conviction d'Uriel.

Elle regarda un instant le champ de bataille... Eurydice était au sol, bien que toujours consciente. Anubis lui, avait un genou à terre et semblait tout en aussi mauvais état qu'elle même. Cependant, lui disposait d'une arme alors qu'Uriel avait du mal à malaxé son chakra. Elle ne pourrait certainement sortir qu'une partie infime de son pouvoir. Etait-ce suffisant ? Son corps... refusait déjà de bouger.

Anubis se releva péniblement, les yeux tournés vers Eurydice. Il ne semblait pas s'intéressé à la Chérubine, bien que son attaque avait laissé une énorme marque sur sa poitrine.

*Il va s'en prendre à l'Olympienne, je dois la sauver... bouge... bouge... BOUGE*

Son corps, meurtri, daigna enfin s'avancer alors. Le rythme était à la hauteur de son corps, lent. Trop lent. Elle n'arriverait pas à sauver Eurydice qui semblait être sur le gouffre de l'inconscience... du moins encore plus qu'Uriel. Le corps d'Anubis fumait. Il parla pour cracher une insulte aux deux femmes. Uriel laissa échapper une larme qu'elle essuya rapidement, elle arriverait trop tard pour Eurydice mais elle arriverait peut-être à...

Elle tenta de se déplacer le plus silencieusement possible derrière Anubis, en tentant de camoufler le peu de magie qui lui restait.[Utilisation de discrétion niveau 1] Tant que ce dernier avait cette terrible épée, il était un grand danger et sans doute trop puissant pour l'abattre de front. L'espace d'un instant, elle failli de-nouveau perdre connaissance. Elle se mordit la lèvre encore plus fort, et du sang coula de celle-ci.(-1 pv pour rp) Son attention lui revint alors, avec plus de clarté. Etrange comment la douleur ramenait facilement à la dure réalité.

Citation :: ''Meurs.''

''Orphée ... ''

L'épée transperça Eurydice et il y eut comme une réaction. Des petits éclairs noirs et blancs... Peut-être la preuve de la capture de son âme. Mais Uriel n'en avait cure pour le moment. Elle poussa tout sentiment en-dehors. Elle fit le calme complet pour focalier au mieux ses capacités de combats. Anubis se tourna vers Uriel. Si elle voulait utiliser d'un quelconque effet de surprise, c'était maintenant.

Elle frappa du pied de toutes ses forces vers le poignet qui tenait l'épée, puis elle activa un de ses ärms de bas niveau, bone scepter. Il y avait peu de risque de ne pas pouvoir l'activer... sauf s'il avait fondu. L'os de son avant-bras droit devint instantément plus grand pour dépasser la main et prendre l'aspect d'un katar qui plongea directement dans la poitrine ennemie, là où ses blessures précédentes étaient encore ouverte.(-35... c'est nul) N'ayant plus rien à perdre, tout en laissant son ärm dans la blessures, elle se saisit du genou de son adversaire et tira dessus tout en poussant en avant sa main droite enfoncée dans le buste de l'Olympien, avec tout son poids à l'appui. Elle espérait ainsi le faire tomber en arrière, avec elle, et enfoncer encore plus la lame dans sa plaie... voir peut-être lui faire perdre son épée s'il la tenait encore. Même s'il la gardait, elle était trop longue pour être très utile dans une lutte aussi proche les uns des autres... Du moins, l'espérait-elle. Tout n'était qu'incertitude, sinon que la mort allait bientôt frapper impitoyablement pour la seconde fois.

*Si ton esprit réside encore ici bas Eurydice, donne moi la force de vaincre et de te venger !*

Spoiler:

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Plutôt que d'essayer de quitter la salle ou de se défendre, Uriel utilisa ses dernières forces, ses dernières ressources pour essayer d'abattre son ennemi. Alors qu'elle avait réussi une première fois à dévier son sabre d'un coup de pied, retardant de quelques secondes le moment où la lame s'abattrait sur elle, elle planta ensuite un katar qui s'enfonça dans la chair brûlée d'Anubis. Grimaçant de douleur, il vacilla légèrement, se reculant de quelques pas. Il fulminait au propre comme au figuré, et si une fois de plus Uriel était parvenue à repousser l'échéance de quelques instants, cette fois c'en était fini. Anubis revenait vers elle, l'épée brandie, prête à frapper. La lame s'abattit avec un sifflement lugubre sur la cheffe d'Eden.

Rien ne se passait. Etait-elle toujours en vie ? A en juger par la douleur qui la lançait dans chaque centimètre carré de son corps, c'était à croire que oui. En levant la tête, Uriel vit que quelqu'un s'était mis entre elle et Anubis. Un homme d'allure féline, au corps puissant et élancé, aux griffes imposantes rappelant celles du panthère, et aux cheveux d'un électrique bleu turquoise.

« Bordel c'était moins une ! »

Spoiler:

Grimmjow repoussa d'un coup son adversaire, avant de foncer sur lui avec une vitesse surprenante. Anubis bloqua les griffes mais fut repoussé par le choc.

« Comment va Dame Eurydice ? »

En tournant la tête, Uriel put voir qu'Orphée était là lui aussi. Ses yeux brillants scrutaient le visage de la Déesse dans une expression d'incompréhension choquée. Bruit de lames qui s'entremêlent.

« Ce n'est pas terminé ! Verrouillage de la cible. Activation du canon. Procédure AKFR897 enclenchée ! »

« Cible verrouillée », répondit une voix synthétique. « Procédure de tir inexorable en cours. Trois minutes avant l'impact. »

« ENFOIRÉ !!!!!! »

Orphée bondit vers Anubis avec une telle violence, l'épée en avant, qu'il transperça de part en part l'armure et la poitrine du Dieu. Anubis tomba à genoux, et Orphée lui enleva sans aucun ménagement son masque. L'homme en dessous avait le crâne rasé, et des traits fins et intelligent. Du sang coulait de sa bouche, mais son regard fixe était entièrement rouge, quelque chose n'allait pas. De plus, deux disques moitié moins gros qu'une pièce d'or étaient fixés sur ses tempes. En leur centre, une lueur rouge brillait faiblement, mais elle s'éteignit quelques instants après. Les yeux d'Anubis revinrent alors à la normale. Grimmjow plissa les yeux.

« Qu'est-ce que c'est que ça ? »

« O ... Orphée ? Qu'est-ce que je ... »

Les yeux d'Anubis tombèrent sur Eurydice. Son expression passa brutalement de la surprise à l'horreur la plus complète. Orphée continuait de le dévisager avec une fureur quasiment animale. L'épée Alkhemia avait disparue.

« Attends, je ne voulais pas ! C'est Kali qui ... »

La tête d'Anubis fut brusquement tranchée. Orphée avait décidé de ne montrer aucune pitié envers cette homme. Il n'était absolument plus lucide et uniquement guidé par une rage folle. Grimmjow lui lança un regard légèrement inquiet, tout en aidant Uriel à se relever.

« On doit partir d'ici. Si Olympe détecte que le canon est en marche ils vont riposter, et on risque d'y passer aussi. On se casse tout de suite ! »

Il y eut soudain un froid glacial dans la pièce, au sens propre du terme. Le corps d'Eurydice s'était changé en brume noire, et cette brume se dissipa en l'espace d'une seconde. Il ne resta alors plus rien de l'Olympienne, qui devait à présent reposer dans les Enfers pour l'éternité. Enfin, plus rien ou presque. D'un pas lent, et en dépit de l'urgence de la situation, Orphée s'approcha de l'endroit où elle gisait encore quelques instants plus tôt. Il se baissa et ramassa la lyre, seul souvenir qui restait de l'Olympienne dans ce monde à présent.

« On doit vraiment y aller là ! »

« ... »

« Il faut qu'on trouve un moyen de quitter la forteresse et il nous reste ... »

« Deux minutes avant l'impact. »

« Deux minutes ! »

« Orbes de téléportation ... Olympe a dû couper leur système protecteur si le canon est activé, il savent qu'on a réussi et qu'on doit rentrer. »

Orphée avait dit tout cela d'une voix blanche, indifférente, tout en regardant d'un air mauvais le cadavre d'Anubis. Uriel ne pouvait savoir s'il était réellement mort, puisque les Êtres Supérieurs pouvaient ressusciter. Mais peut-être que quelque chose de spécial s'était passé. Orphée sortit trois sphères noires de son uniforme, et en tendit deux à Grimmjow et Uriel.

« Téléportez-vous à l'extérieur d'Olympe, on ne sait jamais. »

Il semblait avoir retrouvé son calme aussi vite qu'il l'avait perdu, mais quelque chose avait clairement changé en lui, c'était transparent. La lyre à la main, Orphée insuffla un peu de son énergie dans sa sphère et disparut avec un claquement sec. Grimmjow jeta un coup d'oeil vers Uriel, envoya de l'énergie dans la sphère et disparut à son tour. C'était au tour d'Uriel, seule au milieu de cette salle de pilotage, avec un cadavre divin sur les bras et une autodestruction imminente. Lorsqu'elle tenta d'insuffler à son tour de la magie dans sa sphère, elle s'aperçut à sa grande horreur et consternation que cela ... ne marchait pas. Elle était coincée avec cet objet qu'elle ne pouvait utiliser, peut-être parce qu'elle ne s'y prenait pas de la bonne manière, ou peut-être parce qu'elle n'avait plus assez de magie pour cela désormais. Elle était seule, et c'était sans doute terminé pour elle. Le tir de la forteresse signifierait la riposte d'Olympe selon le plan prévu.

« Une minute avant impact. »

Alors qu'Uriel pensait avoir tout perdu, l'autre commando vint in extremis pour la sauver. Elle leva les yeux pour apercevoir le Sexta de l'Espada juste devant elle, toute griffe dehors. Il était différent de l'autre fois. Elle supposait qu'il venait d'utiliser son sabre, ce qu'il avait refuser de faire à sa première épreuve en venant à Kaldéa. Ses griffes repoussèrent la lame d'Alkhemia là où même les boucliers de feu Eurydice n'y était pas arrivé. Elle émit un léger sourire, ce n'était vraiment pas n'importe qui !

Et puis elle eut une pensée pour Orphée. Elle tourna sa tête et lut la tristesse de son visage comme on lit un livre grand ouvert. Aie... il allait péter un cable. Si seulement Uriel avait été capable de la protégé, le futur Orphée aurait été quelqu'un de plus aimable. Toutefois, elle se devait d'avoir un minimum d'impact sur la trame du temps. Et puis... elle n'aurait rien put faire, il fallait bien l'admettre.

Fou de douleur, Orphée fila vers Anubis et lui transperça la poitrine. Aussi facilement ? Faut croire... Ils n'étaient pas du tout du même niveau qu'Uriel, c'était certain...

Elle avait si mal... elle était vraiment mal en point. Grimmjow remarqua alors une anomalité dans le comportant d'Anubis. Il avait... un dispositif sur la tête ? Etait-ce possible qu'il avait été manipulé ? En tout cas, Orphée n'était pas disposé à la conversation puisqu'il coupa court aux discussions... La tête d'Anubis roula à côté d'Uriel. Toujours à terre, elle essaya de se saisir du dispositif sur sa tête. Peut-être que quelqu'un pourrait savoir exactement ce que ce bidule avait fait. C'était le seul moyen d'obtenir la vérité. Et apparemment, Kali était encore moins innocente dans le futur que dans le passé. Sur quels fils du destin jouait-elle ? Qu'elle était son but ?

Uriel regarda aux alentours. Subitement, elle ne vit plus l'épée Alkhemia. C'était étrange et confus. Elle avait l'impression de vivre en-dehors de son corps tant tout lui était étranger et bizarre. Grimmjow l'aida à se relever. Il parla mais les sons n'arrivèrent pas aux oreilles d'Uriel. Elle était salement blessée et sa concentration fluctuait. Elle aperçut Orphée récupérer la Lyre de sa bien-aimée. Lentement. Le corps d'Eurydice, lui, avait déjà disparut dans une brume noire. Le destin suivait son cours.

On lui tandis une orbe de téléportation, elle entendit qu'elle n'avait plus que deux minutes pour l'utiliser avant de se faire tirer dessus comme un lapin. Ses deux alliés se téléportèrent sans problème. Mais elle... cela ne fonctionna tout simplement pas.

Ah ça c'est con alors !

« Une minute avant impact. »

C'est encore plus con ça...

Elle se gifla volontairement pour retrouver une partie de sa lucidité, ce qui prit tout de même quelques secondes.Elle désactiva son ärm et examina rapidement les différents arbres de possibilités et de combinaisons possibles de ce qui pourrait arriver. Elle trouva quatre scénarios plausibles en un laps de temps extrêmement court, grâce à sa capacité d'analyse.

Premier. Elle meurt dans l'explosion de la forteresse volante. Pas très très happy ending mais bon.

Deuxième, la forteresse volante se fait toucher par une salve de canon à mitrhil et tombe au milieu de l'armée des ombres. Uriel survit au crash mais probablement pas à ce qui suit. Elle meurt déchiquetée. Bad ending again.

Troisième, elle arrive à utiliser cet objet incongrus et elle peut se téléporter hors de danger. La forteresse peut peut-être faire feu, et leur mission n'est pas totalement une réussite.

Quatrième et dernière. Elle arrive à stopper le tir. Comment faire avec une procédure de verrouillage et un tir inexorable ? Elle n'en avait aucune idée. Elle estima son temps restant proche de cinquantes secondes. Elle allait tester la quatrième hypothèse une bonne trentaine de secondes avant de se tourner vers un nouvel essaie de l'utilisation de cet orbe de téléportation. Les commandes au centre était vocaux. Avec un peu de chance sa voix conviendrait tout aussi bien que celle d'Anubis. Si cela trouve il pouvait tout aussi bien revenir à la vie si elle lui recollait sa tête... elle ne savait pas a quel point sa régénération était efficace. Puisqu'il avait été manipulé, peut-être pourrait-il l'aider... Elle prit sa tête et la posa contre son cou tout en disant à voix haute.

Procédure de protection des machines : désactivée. Déverrouillage de la cible. Rotation du canon à 90 degré Est et 90 degré Sol...

Elle ne pensait pas que ca allait marcher, mais elle espérait. Normalement, au minimum, les boucliers du panneau de contrôle devraient disparaitre. Peut-être il y avait-il dessus un bouton d'arrêt de la procédure... elle n'en savait trop rien. Elle espérait. C'était pareil pour la tête du Dieu. Si ce dernier revivait, il pourrait l'aider puisqu'il semblait avoir été manipulé. S'il ne se passait rien pendant quelques secondes, elle passerait au plan B.

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Uriel venait d'avoir plusieurs idées assez ... disons ... originales. Dans un premier temps elle se dirigea vers le corps décapité d'Anubis. Elle essaya tout d'abord de désactiver vocalement l'enclenchement du tir et le bouclier qui protégeait les commandes manuelles, mais c'était peine perdue. Même en supposant que ça voix ait fonctionné, il semblait que l'Olympien avait déclenché une procédure de tir qui interdisait toute annulation. Elle essaya également de poser la tête d'Anubis sur son corps en espérant que la régénération fasse effet, mais il n'en fut rien. Que l'Olympien soit définitivement mort ou non, son Sceau du Mort n'allait vraisemblablement par effet effet aussi immédiatement vu l'état de destruction avancé de son corps énormément affaibli par les brûlures, et l'effort de soin que devait nécessiter une décapitation, si toutefois cela était soignable.

La cheffe d'Eden se trouvait un peu mal barrée. Dans sa main, le dispositif qui avait été placé sur la tête d'Anubis ne lui était pas d'une grande utilité. Le petit objet semblait éteint, voire même s'était autodétruit de l'intérieur pour éviter toute trace compromettante. Qui avait pu créer un tel objet, et s'en servir pour manipuler Anubis ? Était-ce Kali, ou avait-il prononcé son nom pour un autre motif, Orphée ne l'ayant malheureusement pas laissé finir ses explications ? Quelles auraient été les motivations de l'Olympienne ? Si elle était traîtresse, était-elle la seule ?

« Trente secondes avant impact. »

« Qu'avez-vous trouvé ? »

Spoiler:

La voix d'Ulquiorra juste dans le dos d'Uriel la fit sursauter. Elle n'avait pas eu l'occasion de bien le voir la fois précédente dans la précipitation, et même si la situation était tout aussi précipitée, sa présence devait être un grand soulagement pour elle. Pourtant, le regard glacial et l'expression sombre de l'Espada n'annonçaient pas nécessairement une bonne nouvelle pour elle.

« Je commençais à désespérer. Votre présence ici n'aura pas été un fiasco total, au final. Cela dit, l'une de vos actions a eu une répercussion directe sur le présent que nous ne pouvons pas encore mesurer. L'Ombre qui possédait Lucifer. Aucun univers parallèle ne s'est créé au moment où il a quitté son hôte, ce qui signifie qu'il s'est intégré à notre présent. Il vous reste environ vingt secondes pour que vous me fassiez un rapport et un plaidoyer dignes de ce nom qui m'inciteront à ne pas vous laisser mourir ici. »

C'était quitte ou double désormais, tout ou rien : si Uriel réussissait, elle allait enfin quitter cet enfer, si elle échouait, elle y resterait pour l'éternité, ou plus exactement les débris de son squelette y resteraient. Mais l'échec tout près du but était toujours possible, et peut-être même plus présent que jamais, car elle ne pouvait que deviner ce qu'attendait exactement l'Espada d'elle ...

L'espada arriva comme l'éclair et lui expliqua la situation alors qu'elle était en train de faire l'idiote à tenter des solutions... originales. Elle avait apparemment une quinzaine de seconde pour donner un rapport et pour donner un argument pour sa vie. Elle devait couper au plus court... Elle commença donc par le rapport d'une voix sèche et la plus rapide possible, malgré la douleur et la perte de conscience proche. Son ton était articulé mais très emballé, pour débiter le plus d'information à la seconde. Tout ce qui était possible d'utiliser à son avantage - hormis bien sûr l'histoire, et la culture qu'elle rapportait et dont l'espada devait déjà être au courant. Des perles de sueurs mêlées à du sang coulèrent sur son visage, rendant ce dernier encore plus pathétique que d'habitude sans doute.

En ce qui concerne le rapport, Anubis était manipulé par quelqu'un disposant d'une technomagie de pointe. Peut-être Kali. Eva semble savoir des choses sur les trames du temps. Eurydice est la corde sensible d'Orphée.

Elle pourrait en tirer parti. Elle l'avait vu au wargame mais n'avait plus eu de nouvelles depuis. Toutefois, il ne savait même pas les derniers mots d'Eurydice, pour quelqu'un d'aussi enflammé cela ne pouvait être qu'une arme ou un bien précieux à ses yeux. Elle aurait bien parlé de Solaris aussi, qui lui devait la vie, mais dans son présent elle était un tas de poussière. Sa dette de vie semblait donc difficile a tirer. Elle parla aussi d'Eva parce que la petite semblait cacher un étrange secret. Autant le dire. Une des perles rosées tomba à ses lèvres. Elle avait un goût très salé et cuivré en même temps. Du sang et de la transpiration. Elle continua donc avec un sujet clef pour promouvoir sa survie. Elle voulut inspiré avant de se replonger dans le cauchemar d'un monologue trop rapide et que trop peu argumenté, mais elle se retint. Elle continua sur le même ton et sur la même vitesse.

J'ai aussi établi un contact avec Baal. S'il est un traitre, mes informations ne lui seront pas utiles, parce qu'il aurait déjà prévu le coup en grande partie.

Elle avait écourté et synthétisé au maximum. Elle n'avait que peu de temps devant elle. Toutefois elle devait prouver la raison pour laquelle elle devait rester en vie pour cet espada des plus cruels. Elle tenait en deux phrases, simples et efficaces. Elle appuya fortement dessus vocalement.

Par contre, dans le cas contraire, il aura de quoi nous aider dans le futur-présent. S'il ME retrouve bien sûr.

Voilà, là c'était explicité. Une excellente raison de la laisser en vie. Elle n'était pas sûr de ce qu'elle affirmait mais elle s'en doutait fortement. A sa place, elle ferait en sorte de pouvoir léguer un héritage et des gardiens en cas de sommeil. Venant d'un Dieu on ne pouvait certainement pas cracher dessus. Elle estima à seize secondes le temps qu'elle avait prit (je me suis chronomètré ! et 38 centièmes pour être précis.)

Etait-ce suffisant ? Elle l'espérait.

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Impassible, Ulquiorra écouta tout ce qu'Uriel avait à dire. Lorsqu'elle eut terminé, il y eut un blanc d'environ deux secondes, avant que l'Espada ne réponde.

« Insuffisant. Vous n'êtes pas parvenue à me convaincre, Uriel Kirubu. Vous allez donc res ... Seigneur Aizen ? »

Le regard de l'Espada s'était légèrement décalé, il ne regardait plus Uriel mais un point dans le vide à quelques centimètres à sa gauche. Les secondes s'écoulaient douloureusement, égrainées une à une par un signal sonore qui se faisait de plus en plus intense, insistant, pour bien marquer le temps qu'il restait avant le tir. Le sort d'Uriel était désormais suspendu dans ce laps de temps ridiculement court, sa vie et sa mort en parfait équilibre. Lentement, le regard d'Ulquiorra revint vers Uriel.

« Cinq. »

« Le Seigneur Aizen ne semble pas penser comme moi. »

« Trois. »

« Vous avez remporté l'ensemble des épreuves, félicitations. »

« Tir enclenché. »

Il y eut une lumière éblouissant à l'extérieur de la forteresse. Les écrans furent saturés de lumière blanche, tandis que l'immense vaisseau faisait feu sur Olympe. Presque simultanément, Uriel put voir un intense faisceau couleur or frapper de plein fouet la forteresse volante, mais déjà tout autour d'elle se brouillait. Elle se retrouva dans un immense espace d'un blanc infini, d'où émanait une incroyable impression de pureté, ainsi qu'une magie colossale qui était différente de tout ce que la cheffe d'Eden avait pu ressentir par le passé. Ses blessures n'étaient pas guéries, mais elle ne saignait plus et la douleur avait disparu. Ulquiorra se tenait debout à sa gauche, toujours aussi impassible. Sôsuke Aizen était debout sur sa droite, la regardant avec son assurance paisible habituelle.

« Bon retour parmi nous, mademoiselle Kirubu. »

Ulquiorra et Sôsuke Aizen n'étaient pas seuls. Un peu plus loin, six autres personnes, toutes vêtues de l'uniforme blanc de l'Espada, l'observaient. Grimmjow et Szayel étaient les plus visibles et les seuls connus par Uriel, leurs couleurs de cheveux tranchaient singulièrement dans cet espace immaculé. Il y avait également un homme à la peau mate qui faisait le double de la taille des autres, un Espada portant un haut col et un masque long qui dissimulaient totalement son visage, un homme noir au crâne rasé qui la regardait avec la même neutralité qu'Ulquiorra, et un autre qui portait un sabre gigantesque s'apparentant plutôt à une immense faux dont la lame était composée de deux croissants de lune dos à dos.

« Voici l'Espada. Yami, Alroniro Alulieri, Somarie Le Roux, et Noitora Jirga. Vous connaissez bien sûr déjà Grimmjow Jaguarjack, Szayel-Aporro Grantz, ainsi qu'Ulquiorra Shiffer. »

Chaque Espada avait réagi d'un bref signe de tête à l'énoncé de son nom, à l'exception des trois derniers. Cependant, la troupe ne semblait pas au complet. Il en manquait au moins un sinon plus, puisque Szayel était le huitième et q'ils n'étaient que sept.

« Votre parcours n'a pas été exempt de défaut, loin de là, mais vous vous êtes montrée congruente avec vos valeurs et avez rapporté des informations et des contacts qui pourront se révéler utiles. De plus, j'approuve personnellement certains de vos choix qui pourraient sembler incongrus. Comme vous l'a annoncé Ulquiorra, qui dirige l'Espada, vous avez remporté les épreuves qui vous ont été imposées. »

Szayel s'approcha de quelques pas, toujours avec le même sourire inquiétant qu'il avait arboré lors de l'épreuve de la deuxième porte.

« D'après l'analyse de votre comportement et de votre façon de combattre, j'ai décidé de ne pas vous donner ce que j'avais prévu de vous remettre. Je me suis mis d'accord sur ce point avec le Seigneur Aizen et le reste de l'Espada pour cela. Votre façon de faire n'a pas exactement remporté tous les suffrages au sein de notre groupe. Ce que je vais vous remettre à la place de ce qui était prévu, est une sorte de pari sur l'avenir, qui montrera qui a eu raison et qui a eu tort. Veuillez vous retourner, je vous prie. »

Derrière Uriel se trouvait une sorte de bloc de cristal. Sur ce bloc, reposait une arme étrangement familière à la cheffe d'Eden. Et puis non, ce n'était pas si étrange que cela après tout. L'épée, magnifique, était d'un blanc de neige, presque aveuglante. Seuls ses tranchants étaient noirs, et luisants comme de l'huile. Le négatif exact d'Alkhemia. Ce fut Aizen qui poursuivit le petit exposé.

« Cette épée se nomme Hermetica, c'est la jumelle d'Alkhemia. Ces deux lames sont bien plus vieilles que nous, ce sont des armes mythiques vieilles de plus de quatre mille ans, peut-être même beaucoup plus, je l'ignore. Hermetica est une arme sacrée, destinée à repousser le mal et à protéger les autres. Si vous la brandissez pour une autre raison, son pouvoir vous abandonnera. C'est aussi une arme porteuse d'espoir, qui ne doit apparaître qu'en ultime recours. C'est le premier rayon de l'aube au bout de la nuit. Utilisez-là comme il convient, et votre pouvoir sera capable de repousser les ténèbres les plus denses. »

Aizen s'approcha du socle de cristal, et l'effleura des doigts. Le cristal fondit et se replia pour former comme un fourreau autour de la lame, un fourreau solide comme le diamant, et de la couleur de l'or. Un fourreau, c'était quelque chose qu'Alkhemia ne semblait pas avoir. Bien que jumelles, ces épées étaient à l'évidence diamétralement opposées, et l'étendue de leurs pouvoirs était sûrement un mystère pour tous, si elles étaient aussi anciennes qu'Aizen l'affirmait.

« Que comptez-vous faire, à partir de maintenant ? »

Elle pouvait sentir le regard de l'Espada entier, jusqu'à présent tourné vers l'épée, converger vers elle. De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, et Uriel allait devoir se montrer à la hauteur.

Uriel avait tenté de se montrer la plus convaincante possible. Hélas, cela n'avait pas été du goût d'Ulquiorra apparemment. Ce chacal était prêt à la laisser sur place. Heureusement, il s'interrompit de lui-même. Apparemment Aizen l'avait suivi dans tous ses déplacements, il était juste à sa droite. Malgré la déferlante de deux potentiels il s'en était tiré intact ? Il aurait pu donc l'avertir de l'histoire ou de certains changements...

Citation :: « Cinq. »

Pourquoi était-il donc rester spectateur ? Il aurait put certainement mettre son grain de sel pour changer l'histoire à son tour. S'il ne l'avait pas fait c'était sans doute qu'il ne voulait pas le faire, et qu'il désirait laisser Uriel propre maitresse de son destin. Elle en fut flattée. Surtout qu'il ne pensait pas comme Ulquiorra et cela pouvait peut-être lui sauver sa vie...

Citation :: « Trois. »

Son coeur fit un bon dans sa poitrine. Ainsi elle allait être sauvée. Elle en fut réellement heureuse. Dans une énorme lumière blanche elle ré-apparut à Kaldéa. Dans la seconde sphère sans doute. Une impression de pureté l'envahit alors. Colossale magie. Quelque chose de très impressionnant. Étrangement elle se sentie pas intimidée mais... bien. La douleur avait quitté son corps, et elle ne saignait plus. Elle était toujours mal au point, certes, mais c'était un mal mineur.

La suite fut comme un rêve. Elle nageait déjà dans le fantastique et l'irréel depuis le début de sa quête mais ce n'était pas pareil. Là tout était... les mots lui manquaient pour ressentir ce qu'elle en pensait. On lui présenta l'espada. Elle constata donc qu'Aizen ne s'incluait pas dedans. Or, Sayzel était le numéro 8. Manquait-il quelqu'un à l'appel ? A vrai dire elle ne savait pas le nombre de membres de l'Espada.

Mais quelque chose clochait.

Ulquiorra lui avait dit qu'il était le quatrième espada, lorsqu'il l'avait téléporté la première fois, de la rencontre avec Lucifer à Olympe. Pourquoi alors était-il le dirigeant de l'Espada ? Il était possible qu'il était le plus "haut gradé". Par conséquent, il ne devait pas y avoir les trois premiers membres de l'Espada.

Aizen fit alors un petit discours dans lequel il fit en partie sa louange, en partie son réquisitoire. Elle se doutait bien qu'elle n'avait pas fait un sans faute mais elle était heureuse de sa compréhension. Elle avait libéré une Ombre de plus sur le monde... Il avait aussi parlé des contacts qu'elle avait fait. Cela marchait évidemment dans les deux sens. Si Zedd se souvenait d'elle dans le passé par son message dans la lune, les Anges Exterminateurs n'auraient aucun regret à déverser leurs flammes sur Eden. Enfin, une seule chose en son temps.

L'octavio parla à son tour. Apparemment ils avaient changé de "plans" en ce qui la concernait. Tous n'étaient pas d'accord avec ses actions. Dans ces conditions, les commander ne seraient peut-être pas le plus facile à faire - car elle n'avait pas perdu cela de vu. Elle savait déjà qu'Ulquiorra en faisait partie mais qui d'autre pouvait bien lui en vouloir dans son dos ? Plus important surtout, qui avait été d'accord avec ses choix à elle ?

Citation :: Veuillez vous retourner, je vous prie.

Uriel s'exécuta rapidement pour découvrir sur un piédestral une réplique presque parfaite d'Alkhémia... si ce n'était que ses couleurs étaient inversées ! Elle ne savait pas pourquoi, mais elle pensait que cela ne pouvait pas être mauvais pour elle ce qui allait suivre. Aizen poursuivit le petit exposé de l'Octavio, et Uriel ne l'interrompit pas, perdue dans la contemplation de la lame. Elle était d'un blanc pur au centre, et d'un noir intense sur les bords. Elle comptait déjà ne l'utiliser qu'en dernier recours. Elle était à l'image d'Eden, l'aube dans la nuit. Elle prit alors la parole.

Elle me convient parfaitement.

Citation :: « Que comptez-vous faire, à partir de maintenant ? »

Elle afficha son sourire le plus beau possible, dans son état actuel. Elle jetta un coup d'oeil à ses mains. Elle voyait ses différents ärms scellés - tous des bagues ou des anneaux. Elle pouvait donc constater celui ou ceux qui lui manquait...

J'ai trois objectifs à poursuivre dans l'immédiat. Les Fantômes doivent être anéantis. Ils ne peuvent, au final, que se rallier à une Ombre ou être utilisés par des adversaires. Je pense donc qu'il est temps de partir en chasse avec ces perles. Si nous réussissons à les affaiblir suffisamment tôt ils se révéleront moins efficaces par la suite, et beaucoup plus prudents. Cela les ralentira et me fournira plus de temps...

Une autre de mes priorités consiste à trouver un maximum de potentiels et de les protéger. Peut-être devrais-je trouver un moyen de discerner un potentiel d'un homme ordinaire pour commencer. Comme me l'a dit un certain Edward à la bataille d'Or, une Ombre en veut sans doute à leur vie. C'est donc faire d'une pierre deux coups en les protégeant et en dévoilant l'Ombre qui tire les ficelles. Evidemment, retrouver Baal serait une partie importante. S'il a sut tirer profit de mes conseils et qu'il est réveillé il me contactera sans doute. Dans le cas contraire, je le retrouverais bien en aidant les Potentiels à se réveiller.

La dernière à explorer dans l'immédiat est de consolider la puissance d'Eden, tant au point de vue matériel et d'effectif qu'au point de vue politique. Des défenses doivent être développées à l'Abbaye. Des alliances sont à faire. Peut-être des traitrises aussi. Certainement des ruses. En bref... de la politique. Ce que j'ai apprit m'aidera sans aucun doute dans ces complexités. La connaissance est une arme que j'userais à bon escient.

Après cela, un but à moyen terme serait d'augmenter les capacités d'Eden en terme de combat pure ainsi que de débusquer ses adversaires. Cela ne sera probablement pas aisé de trouver leurs repaires mais j'ai quelques idées. Je devrais mettre aussi au point des armes pour détruire d'éventuelles installations.

A long terme, évidemment, je ne compte qu'une seule chose. Rétablir la paix sur Heaven. Et cela ne pourra pas se faire avec seulement de belles paroles, j'en ai peur. Je ne pense pas tirer cette épée du fourreau d'ici là...

Alors, dans tous ses plans, puis-je vous demander à vous, Espada, si vous voulez bien m'accompagner ? Je vous prouverais que vous avez fait le bon choix en m'accordant votre confiance. Je le jure...

Ses bras étaient levés. Décidément, elle ne pouvait pas s'empêcher de faire son show. Mais après tout, elle était venu pour cela et elle ne l'avait pas perdu de vue. Elle avait apprit... tellement de chose. Elle avait perdu espoir. Elle l'avait regagné. Elle avait vu la mort, elle avait protégé des vies. Elle attendit quelques temps une réponse positive avant de reprendre la parole.

J'ai toutefois des questions d'ordre plus pratiques aussi pour vous. Tout d'abord...Aizen. Je ne me trompe pas si je dis que vous m'avez suivi dans la dernière épreuve du début à la fin ? la question peut paraitre anodine mais elle a son sens pour moi.

Ulquiorra, vous vous êtes présenté devant moi comme étant le quatrième Espada, et Aizen vous a présenté comme étant le dirigeant de l'Espada. Il y a-t-il d'autres membres qui ne sont pas présents ici, ou alors existe-t-il une discontinuité dans la numérologie de l'Espada ?

Quand à vous Grimmjow, j'aimerais bien savoir comment marche cette fameuse orbe de téléportation. J'ai bien failli perdre la vie à cause d'elle... Bien que je vous remercie de m'avoir sauvé la vie, il y a quelques millénaires de cela. Sans vous, Alkhémia aurait sans doute envoyé mon âme aux enfers.

A vrai dire elle avait d'autre questions. Elle aimerait bien en savoir un peu plus sur l'Espada et ses membres. Et aussi ce sur quoi ils étaient prêt à l'aider...

Nombre de messages : 17 Date d'inscription : 29/12/2008

Si l'Espada acceptait d'accompagner Uriel ? De bonnes choses pouvaient sortir de cette association, mais de très mauvaises aussi. Quelques Espada échangeaient des regards entre eux, d'autres observaient Aizen et d'autres encore semblaient jauger Uriel du regard. En dépit de son discours enflammé, l'Espada semblait encore peu confiante envers elle. Puis une voix se leva de la petite assemblée.

« C'est bon, j'en suis. »

Grimmjow s'était levé le premier et avait marché vers Uriel, tout en la regardant fixement. Il s'immobilisa à côté d'elle et croisa les bras, scrutant à présent les autres.

« Nous verrons ce qu'il ressortira de cela, si le Seigneur Aizen lui fait confiance, il en va de même pour moi. »

L'Espada noir au crâne surmonté d'une crête d'os avait parlé à son tour, d'une voix calme et posée.

« Hum ... ça me va aussi, il faut bien qu'on s'y mette si on veut faire quelque chose, on est restés trop longtemps inactifs. »

Le grand et imposant Espada à la mâchoire carrée, Yami, avait également donné son accord. Après son tour de parole, il y eut un silence pesant. Noitora regardait Uriel avec un sourire légèrement perturbant, Ulquiorra se tenait près d'Aizen, Alroniro restait de marbre, on ne voyait rien de son visage à travers son masque. Trois Espada avaient manifesté leur accord explicitement, mais les autres étaient encore réticent. Szayel fut finalement le suivant à parler.

« Hé bien ... je pense qu'elle a du potentiel, n'est-ce pas ? Il sera toujours temps de corriger le tir si jamais cela se déroule mal. Et comme l'a dit Yami, nous avons assez perdu de temps comme cela. »

Quatre contre trois. Uriel avait la majorité avec elle. Noitora haussa finalement les épaules et détourna le regard en baillant, ce qui devait être une sorte de signe d'affirmation. Peut-être n'osait-il pas s'exprimer plus fermement à cause de la présence d'Aizen. Alroniro s'inclina très légèrement, certainement dans le même esprit que son comparse au large chapeau. Ulquiorra se tourna vers Uriel, mais ne répondit rien. Cependant, au vu de sa fidélité à Aizen il fallait sans doute comprendre qu'il acceptait cela, de son plein gré ou non. Mais bien qu'ils aient accepté, Uriel devrait néanmoins composer avec au moins trois mauvaises volontés dans son groupe. Aizen sourit alors et se tourna vers Uriel qui se mit à lui poser une question. Dans la foulée, il répondit également à celle posée au quatrième Espada.

« Je ne vous suivais pas, cependant je pouvais voir votre progression et communiquer avec Ulquiorra. Quant aux membres manquants, ils ont malheureusement été enfermés ... Il s'agit du trio de tête, et composer sans eux s'avèrera difficile sur le long terme. »

Il laissa cependant Grimmjow répondre à la question qui lui était destinée ...

« Il suffit simplement d'envoyer de l'énergie dedans, ce n'est pas plus compliqué à utiliser que ces Ärms. »

Son ton était légèrement sec et agressif, mais il ne semblait pas spécialement hostile. Il avait d'ailleurs été le premier à rallier Uriel.

« Bien, puisque tout est réglé, il y a certaines choses que je dois effectuer de mon côté. Je vous rejoindrai plus tard. Vous pouvez quitter l'île, l'Espada vous retrouvera dans votre quartier général. A bientôt, mademoiselle Kirubu ... »

Si Aizen s'absentait pour quelques temps, tenir l'Espada serait peut-être encore plus difficile que prévu. Néanmoins, si Uriel pouvait parvenir à les convaincre, elle prendrait un ascendant certain. La suite ne serait pas de tout repose, mais après tout, après l'enfer qu'elle venait de quitter ... Quelques secondes après qu'Aizen eut fini de parler, la dimension blanche s'estompa comme un rêve au petit matin, et la cheffe d'Eden se retrouva alors sur la plage par laquelle elle était arrivée. Et si ... cela avait été un rêve après tout ? Le soleil brillait, le ciel était bleu en dépit de la température plus que fraîche, il n'y avait pas de gigantesque engin de mort dans le ciel, et l'esprit d'Uriel était comme embrumé. Seule l'épée enchâssée dans son fourreau de diamant témoignait encore de la réalité de ce qu'elle venait de vivre ... ça et les multiples brûlures et blessures qui se mirent brusquement à la lancer, maintenant qu'elle était hors du havre blanc.

[Pour finir tu peux répondre sur le post initial dans la partie publique de Kaldea !]

Admin Nombre de messages : 1919 Age : 36 Date d'inscription : 11/05/2007

[The End]