En plein brouillard ...

Il était dix neuf heures passées, la nuit commençait à tomber quand une silhouette inconnue se dessinait à l'horizon. Pourtant, la nuit tombait, mais l'obscurité n'était point assez développée pour que l'ombre pénètre sans être vue. Ce n'était d'ailleurs point son intention, suivant le chemin nivelé entre les prairies et champs qui séparaient Elt Town de sa dernière escale, elle s'approchait. Ses traits devenaient alors plus précis, un jeune homme, cheveux sombres, avançait. Il avait tout d'un voyageur: les vêtements, le teint de peau, et ses expressions. Parfois il s'arrêtait, il regardait alors le paysage à sa gauche ou à sa droite, mais jamais trop longtemps. Il restait insatisfait de la vue environnante. Et encore plus de la ville, une ville pas très impressionnante. Réduite à moitié, elle ne devait plus être autant attractive qu'auparavant ...

Le garçon finit par s'approcher de l'entrée, jusqu'à même la franchir. Un garde à moitié somnolant le regarda à moitié, le jeune homme n'en fit point attention. Ce n'était point un touriste avec comme seuls bagages, des pinceaux et couleurs qui déclencherait un mauvais évènement. Au pire, il tenterait de vendre un de ses tableaux.

Mais pourquoi pensait-il directement au pire? A cause des embrouilles près de Ragenrave, quand il avait voulu visiter le musée et qu'on l'avait accusé de voleur? Ou simplement parce qu'un pessimisme et une angoisse constante, pesait sur le garçon. Il voyageait de plus en plus dans le doute, sans trop comprendre où il en était, et ce qu'il devrait faire.Il soupira, puis changea d'un coup, ses pensées. Le sort du monde, il ne pouvait rien y changer ...

Miraj, passa ensuite devant un réverbère, allumé, simple détail mais qui lui donna la route d'une taverne. Auberge ou taverne, il ne faisait plus trop la différence, l'endroit était aussi bruyant dans l'un que dans l'autre. Et ils se disaient au service de la clientèle! Il aurait alors pu éviter ce genre de lieux mais, machinalement, à chaque arrivée en ville, il se devait d'en apprendre un peu. Abrégeons, le jeune adulte choisit une taverne, au hasard et partit s'asseoir dans un coin.

"Hum ... "

Il dévisagea un court instant le barman, semblant honnête et les quelques clients. Rien ne sortait de l'ordinaire mais il ne pouvait pas s'empêcher de regarder d'un coin de l'oeil toutes les minutes son entourage.

"Quelque chose de rafraichissant, un peu sucré si vous avez, cela me suffira ..."

Il n'avait point écouté le serveur mais savait le pourquoi de sa venue, sans même consulter la carte, il prit quelque chose. Quelques minutes plus tard, il reçut sa boisson, à l'orange et un rien alcoolisée ...

Les minutes passèrent, tout en restant dans un esprit assez calme, Miraj relevait progressivement la tête, scrutant les différents pans de l'endroit, il se demanda sous quelle angle, une peinture serait la mieux représentée. Son instinct de peintre, reprenait souvent le dessus, une véritable passion qui le transposait dans un état d'esprit totalement autre qu'à son arrivée.

Quand soudain, il fut bousculé par des jeunes trop bruyants. L'un choppe à la main, l'autre avec un bâton, rigolaient, comme deux imbéciles. Deux heureux bourrés ... si tôt dans la soirée. Miraj eut pourtant un mauvais réflexe, se sentant menacé, il réagit en envoyant une sorte de boule de couleurs vers le jeune l'ayant bousculé. Il remarqua seulement après que toute la taverne le regardait. Oui, il s'était encore comporté trop vite. Il guida sa boule de couleur vers le mur, celle-ci s'écrasant comme de la peinture sur ce dernier. Miraj se leva, s'approcha de la tâche de peinture avant de finalement, effacer toute trace, aisément. Il s'approcha du comptoir, paya, s'excusa et finit par sortir. Toujours sur les yeux rivés des clients.

" ... j'ai toujours le don d'agir trop vite moi ..."

A cause d'une pression inutile, Miraj se comportait parfois trop brusquement. Mais l'erreur était réparée, il prit une ruelle, au hasard. Marcher le calmerait certainement ...

Admin Nombre de messages : 1919 Age : 36 Date d'inscription : 11/05/2007

Miraj marcha un certain temps avoir d’avoir l’étrange sensation d’être suivi. Il n’en avait pas une vague impression non, il n’entendait pas plus des bruits de pas ou quoi que ce soit d’autre. Mais il savait qu’il était suivi. Il y avait quelqu’un derrière lui, c’était pratiquement une certitude pour lui. Il avait marché jusqu’à se retrouver dans une ruelle sombre et déserte, dans une ville à la si mauvaise réputation.

« Bonsoir. »

La voix d’homme à quelques pas derrière lui l’incita presque automatiquement à se retourner. Dans la pénombre, il avait du mal à distinguer son interlocuteur. Il semblait s’agir d’un homme entre trente et quarante ans, vêtu avec une sorte de longue veste beige. Il avait les mains dans les poches et se tenait à distance respectueuse de Miraj.

« Je vous ai aperçu à la taverne. Je me demandais simplement comment vous faisiez cela. »

Une enseigne métallique grinça légèrement en bougeant sur ses gonds par l’action d’une petite brise pourtant extrêmement fraîche. L’inconnu ne semblait pas menaçant, mais en ces temps troublés et dans un endroit pareil, on pouvait s’attendre à tomber sur n’importe quoi et n’importe qui ...

Le garçon marchait, depuis un moment, en prenant à droite à gauche, sans véritable conscience du lieu où il allait. Normal, il n'avait aucun but prédéfini et reprendrait pleinement conscience que quand son esprit serait totalement ailleurs. Ailleurs de tout ces tracas inutiles. Néanmoins, même totalement dans ses pensées, ses mouvements et choix peu réfléchis se coordonnaient pour qu'il ne retombe jamais sur une rue croisait. Enfin, il essayait juste de ne pas tourner en rond. Ce maigre détail pourrait l'énerver.

Il finit pourtant par arriver à un point de non retour, alors qu'il avait pris une ruelle quelconque, il arriva à un cul de sac. Un peu particulier car le destin avait décidé que cette ruelle finirait en cul de sac. Il n'y avait plus rien d'un coup, un bâtiment était à moitié en ruine et ensuite des matériaux de maisons gisaient. Et quelques morceaux d'os, parfois. Aucune végétation, un total désordre. Une belle scène à peindre, montrant calamités. Sauf qu'il n'avait point pensées à peindre une scène telle. Miraj préfèrerait un paysage coloré, ce n'était point le cas. Et puis, trop de couleurs n'était jamais réaliste. Finissant de regarder stupidement l'endroit, il se retourna, reprit la ruelle n'ayant pas l'embarras du choix.

Pourtant, à un instant, il cru sentir quelque chose. Se stoppant net. La moindre alerte faisait monter en lui un semblant d'angoisse. Il examina les alentours. Excepté le vent comme principale force extérieure, il était pourtant seul. Il commençait même à douter de son propre comportement à son arrivée. Pourquoi devrait-il vraiment surveiller ses arrières? Il ne se comprenait parfois pas. Quoi que son intuition divergeait, comme s'il devrait quand même croire à une éventualité de filature. Il aurait voulut reprendre sa marche mais il restait comme bloqué, tergiversant pour un oui ou pour un non. Mais il finit par céder. Oui il était suivi.

*Ou peut-être pas ...*

Ce fut la voix de la vérité qui mit fin à toute hésitation, déclarant ouvert un nouveau chapitre. Dans l'immédiat, Miraj s'était retourné, par politesse de regarder son interlocuteur ou par crainte de qui cela était. Les deux se mêlés un peu mais il ne pensa pas du tout à fuir. Juste quelque secondes. On est jamais trop prudent ....

"Ah .. euhh bonsoir."

Se raclant la gorge, et cherchant ses mots. On avait souvent l'air bête quand on devait répondre à un inconnu sans s'y attendre. Miraj était dans ce cas-là.

Le peintre ne tarda pas à tenter d'extraire un quelconque premier aperçu de l'inconnu. Était-il habillé comme un voleur? Semblait-il menaçant au premier regard? Ou au contraire, apportait-il plutôt sureté voire trop, portant le doute dans un excès? Mais la pénombre ne jouait pas en sa faveur, il n'y voyait qu'une simple veste, le visage d'un homme plus tout jeune. Pas pourtant vieux. Il fut direct, ne laissant pas à Miraj le temps de se focaliser sur autres choses que sa question. Enfin, était-ce vraiment la question? Il manquait le petit plus d'intonation.

"Ah, vous voulez parler de ce mauvais incident!"

Miraj qui était parti pour justement penser à autres choses, voilà que monsieur le destin avait bougé son pion sur la case départ. Il était alors stressé ... devait-il vraiment répondre à un parfait inconnu? Flatté, gêné, méfiant, Miraj n'arriverait certainement jamais à se décider. Mais pourquoi devrait-il expliquer ses dons comme cela? Non, c'était même pire qu'un piège, s'il répondait, il était vraiment trop bête.

"Désolé monsieur mais je n'ai pourtant rien produit de spectaculaire. J'ai juste utilisé un ärm, rien de plus"

Et pourtant, voilà qu'il répondait quand même. Mais avec un ton qui faisait plutôt pensait le contraire. Miraj mentait tout le temps pour se couvrir, à force, il faisait passer le vrai pour du faux.

Admin Nombre de messages : 1919 Age : 36 Date d'inscription : 11/05/2007

« Un Ärm vous dites ? C'est la première fois que j'entends parler d'une chose pareille. Cet endroit est décidément bien mystérieux. »

L'homme se plongea dans un silence qui dura de longues secondes, comme absorbé par ses réflexions et par la réponse de Miraj. Ce dernier ne voyait toujours pas le visage de l'inconnu. Il y avait une torche vive suspendue juste au-dessus du jeune homme, mais sa clarté ne transperçait pas la nuit assez loin pour lui permettre de voir cet homme. Si seulement l'inconnu pouvait avancer d'un ou deux pas ...

« Puisque vous semblez disposer de pouvoirs, je pense que vous devez être quelqu'un d'important. Savez-vous où je peux trouver un homme du nom de Kenpachi Zaraki ? Ou bien le Berceau de Blaine. J'ai des affaires urgentes à régler. »

Sa voix était parfaitement neutre et calme, on aurait presque dit un moine tellement son ton était lisse et vide d'une quelconque émotion. Un moine ou une machine. Il ne bougeait pas d'un pouce et attendait patiemment la réponse de Miraj. Le jeune homme eut alors la brusque sensation qu'ils n'étaient pas seuls. Il y avait un troisième protagoniste. Caché, quelque part. Etait-il dans une ruelle transversale ? Etait-il posté sur un toit, tapi derrière une cheminée ? Etait-il à une fenêtre aveugle de l'une des maisons sales et délabrées qui longeaient la rue sinistre ? Et surtout, était-il lié à cet homme étrange qui lui posait ainsi des questions à brûle-pourpoint ?

Miraj continuait de toisait l'homme, enfin son apparence, pour ce qu'il voyait. Il restait méfiant, normal, il ne savait ni où il était, ni à qui il s'adressait. Sans compter sur son état actuel, qui ne le rassurait en rien. Il se tenait là, debout, sans trop savoir quoi penser. Ses jambes se mirent à s'enkyloser, un mélange de peur et de pressentiment en était la cause. Il se mit à haleter, à rythme cadencé, toujours fixant l'homme en face de lui. Le silence était aussi pesant que ses jambes. jusqu'à ce que l'inconnu ne deigne interrompre une nouvelle fois, ce silence de soirée.

Miraj manqua de perdre l'équilibre, comme réveillé suite aux paroles de l'homme au manteau. L'homme au manteau? Il ne pouvait donner meilleur qualificateur pour le moment. Ignorance oblige. Il fit un pas en arrière, avant de, sans s'en rendre compte, en refaire deux en avant.

"Pardon?"

En pleine impulsion, eil s'était lancé. Il se répéta ensuite les derniers mots de l'homme. Durant un temps à nouveau non déterminé. Oui, Miraj avait réagi, comment cet homme ne pouvait connaître l'existence des ärms? En Heaven, tout le monde connaissait ce nom. Oui, pour un habitant d'Heaven. Miraj venait de cibler quelque chose, une information sur son interlocuteur. Mais comment était-ce possible?

"Hum .. si je puisse me permettre, vous venez d'un autre endroit pour ne pas connaître les ärms? Vous savez, en ce monde, les ärms sont des artefacts de magie, formés en concentrant sa magie. Ensuite, ils prennent une forme matérielle, si l'on y injecte de la magie, on libère ensuite sa forme libérée."

Il regarda l'homme. Dans son optique, tout le monde connaissait les ärms, tout le monde le visualisait dans son esprit. Mais face à cet inconnu, il douta. Il le regarda un instant avant de poursuivre.

"Vous avez suivi? J'avoue qu'une démonstration vaudrait mieux"

Miraj n'avait cependant pas l'intention de faire une démonstration. Ce n'était pas trop son caractère. La prétention n'étant pas pour lui. Il fixa un moment la silhouette devant lui. Peut-être serait-il intelligent d'avancer, de faire un pas, de pouvoir ainsi, prendre une décision. Hormis nombreuses politesses, Miraj ne pouvait jugeait sur sa véritable identité.

"ah! Et vous vous méprenez, je ne suis pas important. Enfin, je ne pense pas l'être aux dernières nouvelles. Il existe des 'pouvoirs' encore plus prodigieux que les ärms vous savez!"

Espérant éveillé une plus grande curiosité chez l'homme au veston.

"Ah, mais je m'égare ... Kenpachi Zaraki? Berceau de Blaine ... c'est une auberge ou un café ça nan?"

Attribuant au hasard un endroit à ce nom qui lui était totalement inconnu. Zaraki Kenpachi aussi lui était inconnu d'ailleurs. Une personne 'importante'? Miraj en doutait fortement.

"Au fait, je ne me suis pas présenté, vous pouvez m'appeller Miraj et ... inutile de me vouvoyer."

Miraj. Il avait pensé à ce nouveau nom en traversant le désert d'Henyl, en étant lui même sujet à ces saloperies du désert. Mais grâce à elle, il s'était épris de peindre des tableaux aux diverses illusions d'optiques. Un nouveau jeu pour le jeune peintre. Et puis, 'Jack' recensait un peu trop son enfance, il devait changer.

Il tourna le visage, il avait senti quelque chose. Son interlocuteur aussi, non? Lui qui était assez fort pour le suivre sans éveiller soupçon, il ne devait pas être quelqu'un de totalement 'banal'. Le court dialogue entre les deux hommes le témoignait.

"La personne que vous cherchez aurait-elle pu venir jusqu'à vous?"

Insinuant évidemment, la présence d'une nouvelle personne. Une future rencontre?

Il se retourna, vers le dernier endroit où il avait senti une présence.

"Esprit es-tu là?"

Une interpellation peu commune en somme.

Admin Nombre de messages : 1919 Age : 36 Date d'inscription : 11/05/2007

« Non, il ne s’agit pas d’une auberge ou d’un café. Du moins je crois. »

L’homme donnait l’impression d’avoir pris la réponse de Miraj au premier degré sans s’offusquer en aucune manière. Puis le jeune homme se présenta et invita son interlocuteur à le tutoyer.

« Miraj ? Mon nom est Castiel. »

Miraj venait à peine de sentir la présence de quelqu’un d’autre et n’avait pas encore commencé à parler par allusions que Castiel détourna très légèrement la tête sur sa gauche, comme s’il voyait quelque chose que le peintre ne pouvait apercevoir. Le mouvement était si subtil que Miraj continua à parler sans rien remarquer.

« Ce n’est pas un esprit. »

« Mince, je me suis fait repérer on dirait. »

Une silhouette étrange se pencha à l’une des fenêtres d’une des maisons qui bordaient la rue. Une silhouette étrange qui se découpait dans la lueur de la torche accrochée deux mètres sous elles. Le nouveau venu portait une sorte de chapeau ou de bonnet fourchu extrêmement long dont les deux extrémités pendouillaient autour de sa tête. Il adressait un grand sourire aux deux protagonistes situés plus bas dans la ruelle et poussa même le vice jusqu’à leur adresser un signe de la main.

Spoiler:

« Dites-moi, on n’arrive pas à dormir ici ! »

« D’où vient cette odeur de sang qui émane de votre fenêtre ? »

Castiel avait répondu du tac-au-tac, mais l’autre ne se laissa pas démonter pour autant, l’expression de son visage ne bougea pas d’un pouce.

« Vous êtes l’un des Voyageurs, n’est-ce pas ? Quel genre ? Sorcier ? Vampire ? Monstre métamorphe ? »

Il y eu un bref mais puissant souffle de vent qui fit doubler la torche de la flamme de volume. Miraj pu distinguer cette fois le visage de Castiel. Son apparence était des plus discrètes, mais sur l’ombre de l’homme qui s’étirait sur le sol, deux immenses ailes se détachaient nettement de part et d’autre de lui. Encore une fois, le nouveau venu ne sembla pas en faire tout un cas.

« Je suis un Ange du Seigneur. Je suis ici pour empêcher que mon monde ne sombre avec celui-ci. »

Spoiler:

« Mais nous avons les choses parfaitement en main vous savez ! Je me demande quand même comment il se fait que vous soyiez au courant pour Blaine et pour Kenpachi Zaraki. »

« Je le sais, c’est tout. Savez-vous où se trouve l’un où l’autre ? »

« Pas là où vous vous rendez, je le crains. »

L’homme ouvrit délicatement une main gantée de bleue, et aussitôt trois superbes oiseaux apparurent. Ils ressemblaient à des rossignols, mais leur plumage était de couleurs vives et presque lumineuses. Les trois oiseaux tournoyèrent un instant au-dessus de la ruelle, avant de cesser brutalement leurs cercles gracieux et de fondre comme des rapaces sur Castiel. A peine furent-ils entrés en contact avec lui qu’ils explosèrent en plusieurs nuées de lumières éblouissantes. Les explosions avaient beau être silencieuses et magnifiques, Miraj pouvait en sentir les ondes de choc et de chaleur de là où il était. Et c’était loin d’être du bas niveau. Sans attendre, l’inconnu sauta par la fenêtre en un mouvement fluide et s’élança immédiatement sur Castiel. Miraj venait de tomber dans quelque chose qui le dépassait probablement, mais il avait encore le choix entre partir discrètement ou tenter d’intervenir d’une façon ou d’une autre ...

Bien vite, la situation s'accéléra. Ce temps pesant il y a peu, celui qui s'écoulait comme mauvais compagnon autour de Miraj s'écoulait, dévoilant des évènements que le peintre aurait peut-être mieux fait de ne jamais connaître.

"Alors enchanté Monsieur Castiel."

La politesse restait de mise, Miraj, bien qu'ayant sentit l'étrange autour de lui ne s'était pas crispé à l'avenant. Pourtant, son interlocuteur assez mystérieux ne tarda pas à annoncer un verdict. Le peintre ne savait pas pourquoi mais la personne devant lui était quelqu'un. De par son attitude, de par sa façon d'agir.

*Mais alors ...*

Il était inutile de réfléchir plus dans ces cas là, la réponse fut là, à portée. Miraj recula d'un pas avant de lever la tête. Quelqu'un venait de montrer signe de vie, signe toutefois plus direct, rendant les impressions réalité.

La silhouette se dessina, un flux d'information parcourut alors l'esprit de Miraj. Du stress. Alors, fuir? rester? une décision prise en une demi-seconde. Comptant surtout sur le dénommé Castiel qui ne semblait en rien nuisible. Mais là encore, les visages les plus charmeurs étaient parfois les plus trompeurs. Miraj n'ayant pas vu à quoi ressemblait Castiel, il ne pouvait donc que rester.

L'esprit se montra pleinement, habillé avec des vêtements en tissu, ou proche de cette matière. un habit long, comme un prêtre mais en couleurs. Avec un chapeau bizarre aussi. Aucune expression ne ressortait de son visage, seul un salut douteux du personnage.

"heu!"

Une confrontation de choc. Comment ce Castiel pouvait en savoir autant en si peu de temps. Et surtout il ne manquait pas de cran.

Miraj huma l'air ambiant mais ses sens n'étaient en rien développés. L'hypothèse d'un Castiel non humain émergea.

S'ensuit une conversation que Miraj ne pouvait comprendre, toutefois, pris par l'initiative du moment et prenant le parti du "pourquoi pas" de sa conscience. Il se propulsa en arrière, optant pour se positionner dans un angle découvert. Il allait peindre le mystère, cette idée lui plaisait bien. Il devait juste attendre la bonne scène. L'instinct du peintre ne se trompait pas, comme lors d'une peinture d'un coucher de soleil. Le bon moment, il savait le repérer et le reproduire.

*N'empêche que j'y comprends rien ... Blaine, Razaki ... mais de quoi ils parlent vraiment?*

Miraj ne touchait pas encore le seuil critique de l'incompréhension, posant les quelques pièces du puzzle comme le terme vagabond ou le 'sauver le monde'. Ce Castiel commençait par le fasciner. Calme mais certain. Sans montrer signe de prétention. Quoi que Ange du seigneur? Peut-être qu'un Dieu lui a parlé dans son sommeil. ça arrivait parfois mais Miraj n'avait jamais rencontré un tel spécimen. Et puis, les dieux, pas son truc.

Maintenant! L'attaque du type à la fenêtre ne se fit pas attendre. La tension avait en effet monté d'un cran et sans s'en rendre compte, Miraj était de plus en plus excité, stressé par les évènements. Mais il n'avait pas opté pour une fuite. Comptant sur Castiel, et puis, il devait garder le mystère. Le peintre utilisa alors de la magie ... enfin un ärm tout simplement. Le pinceau à la main, le tableau devant lui, la palette prête à usage. Les oiseaux se dirigeaient vers Castiel. Il saisit son pinceau, pris une inspiration avant de se plonger dans son art. Un vitesse prodigieuse, trois secondes à tout casser: il venait de peindre la scène tout en détails. Les rossignols, les visages et les expressions des deux combattants. Un tableau éclairé en son centre et gagnant en obscurité ensuite. Il put ainsi remarquer plus précisément le visage de Castiel mais surtout ses ailes.

*Un ange?*

Peut-être pas mais ce tableau était un chef d'oeuvre. Penser à son art ... le jeune homme devait pourtant maintenant faire attention, il sentait que les deux combattants devant lui jouaient avec de grands moyens. Prendrait-il parti par la suite?

Miraj:
PV: 180
PM: 120

Activé: Transe artistique

[Dans le cas d'une bataille (ou d'organiser mon éventuelle survie), me permets-tu d'équilibrer encore des ärms ou je dois te les envoyer avant ta réponse?]

Admin Nombre de messages : 1919 Age : 36 Date d'inscription : 11/05/2007

Assez détaché de l’action principale, Miraj s'était mis à peindre la scène afin d’en saisir tous les détails. Il avait fini à une vitesse fulgurante, mais étonnamment les ailes de Castiel n’apparaissaient qu’en ombres sur le sol et non sur le corps de l’ange en lui-même. Il avait donné la dernière touche à peine lorsque l’homme à la fenêtre avait touché le sol, et en dépit de la célérité on pouvait pourtant admettre que c’était une oeuvre d’art. Castiel quant à lui sortait des explosions silencieuses produites par les rossignols. Ses vêtements étaient en feu mais cela ne dura qu’un instant, son corps était quant à lui totalement intact. Son visage s’était légèrement tendu mais il semblait dans ses mouvements tout aussi serein qu’au début de sa conversation avec Miraj. Il fit un mouvement ample du bras et propulsa sa main vers l’homme. Un éclat de lumière blanche éblouissante se produit à ce contact, et l’inconnu fut propulsé avec force en arrière. Il éclata au bout de quelques mètres en une myriade de feux d’artifice qui crépitèrent cette fois avec grand bruit. Cela pourrait rameuter la milice ou bien des badauds, mais l’homme semblait n’en avoir cure. Castiel n’haussa même pas un sourcil, mais murmura quelque chose comme « Etrange ... ».

« Vous ne semblez pas être un menteur mon cher ami, vos pouvoirs semblent tout à fait à la hauteur de votre caste. Il n’empêche que je vais vous tuer ! »

Castiel secoua lentement la tête, avec gravité.

« Il faudrait être idiot pour croire que l’on puisse tuer un ange. Nous ne pouvons mourir, que nous le voulions ou non. »

Le sourire de l’inconnu s’aggrandit.

« C’est précisément ce que je suis. The Fool ! »

Miraj sentit brusquement des sortes de crépitement dans l’air accompagné de petites lumières éphémères et multicolores qui s’allumaient et mourraient aussitôt. L’air donnait l’impression d’être chargé d’une électricité carnavalesque, ou d’un gaz festif et hautement inflammable qui donnait l’impression de pouvoir exploser à tout moment. Le manieur d’Ärms s’aperçut que les étincelles se concentraient au bout des doigts de Fool, et que son sourire bouffonique s’accentuait jusqu’à tirer vers le sadisme. Castiel quant à lui semblait rester immobile, mais Miraj s’aperçut très vite que ses lèvres remuaient en silence, comme s’il psalmodiait pour lui-même une prière. Ou autre chose … Quoi qu’il en fut, Miraj risquait de se retrouver en plein milieu de la bagarre s’il restait là sans rien faire, et de subir des coups de part et d’autre ...

Les mouvements de Miraj sans cesse plus rapides accablaient la toile posée devant lui. Faisait-il vraiment de l'art? A la vue de son apparence, les gens penchaient plus pour de l'art abstrait avec des lignes de couleur dans tous les sens. Mais le résultat choquait toujours, le jeune homme venait de réaliser une nouvelle œuvre.

"Encore un oeuvre pour le musée."

Il parlait seul, fier de sa prouesse alors que les deux combattants se lançaient les premiers coups. Il remarqua alors l'anomalie sur son tableau, juste avant de l'envoyer en sécurité. Pourquoi les ailes du dénommé Castiel n'étaient pas représentaient? Il les voyait pourtant et non comme les vampires, il avait pas l'homme. Ses tableaux n'étaient pas des miroirs. Vraiment étrange, comme si ces ailes n'existaient pas, ou n'étaient pas tangibles ou encore ... Il haussa les épaules, n'ayant aucune idée.

Miraj finit par faire un signe du bras, son tableau s'engouffra dans une besace pour disparaître. Tout artiste devait garder ses œuvres en sécurité.

En attendant, les deux combattants continuaient leur affrontement. Ils dialoguaient un peu, mais Miraj ne ressortait rien de la conversation des deux adversaires. Son instinct le poussait à prendre parti, mais Miraj restait souvent sur la défensive, par survie.

Le regard de Miraj se posa alors à intervalle irrégulier sur les deux combattants. Ce n'était pas qu'il était véritablement attiré par le combat mais plutôt parce que ses jambes ne semblaient répondre. Où il avançait, ou il restait sur place mais il ne se sentait pas apte à reculer, peut-être pousser par la curiosité et l'adrénaline que provoquait la scène.

Il souffla, comme n'importe qui pour se relâcher un peu, puis il désactiva son matériel de peinture pour faire apparaître une simple boule de peintures dans ses mains. Boules mélangeant le bleu, le rouge, le jaune et du vert et totalement hétérogène. Elle resta cependant d'une taille normale, ne dépassant pas vingts centimètres de diamètre mais résidait en elle une puissance pas non plus négligeable. Miraj garda un air neutre, leva sa main droite et envoya la boule en l'air. Elle disparut alors aussitôt.

Petit cri de stupeur, il écarquilla les yeux. il tentait de faire croire que ce qui s'était passé était un échec de sa part, un peu de bluff, une idée qui germa sur le coup. La sphère semblait de toute façon ne jamais avoir existée, comme si elle n'était plus de ce monde. Étrange ... Ses jambes réagirent ensuite, il pris un peu de recul et se concentra directement. l'atmosphère électrique ne présageait rien de bon.

Miraj
PV:180
PM: 0+120 (désactivation du tableau) - 120 = 0
[Utilisé: transe artistique, ronde triangulaire]

utilisés:

Admin Nombre de messages : 1919 Age : 36 Date d'inscription : 11/05/2007

The Fool tourna la tête vers Miraj lorsque ce dernier poussa un petit cri, mais se reconcentra aussitôt sur son adversaire en constatant qu’il n’y avait rien à voir. L’Ange quant à lui, était inébranlable dans sa prière. Les étincelles au bout des doigts de Fool se mirent alors à se multiplier, et à prendre une forme dans l’air : celle d’un arc aussi grand que son propriétaire ou presque, et entièrement composé d’éclats de lumière enchanteurs qui rappelaient des feux d’artifices.

« Et voici venir l’Arc des Chansons, que sa mélodie te raccompagne en douceur jusqu’au Paradis d’où tu viens ! »

Dans l’autre main du Fool était apparue une flèche de même nature que l’arc. A peine Fool eut-il bandé la corde qu’un choeur de voix se mit à monter, de l’arme elle-même semblait-il. La musique ressemblait au début à celle d’une foire ou d’une fête foraine, puis plus l’homme ou quoi que ce fut d’autre tendait la corde, plus la musique se faisait mélodieuse et imposait un respect presque religieux. Castiel cessa ces prières et darda un regard flamboyant sur son adversaire.

« Tu vas tuer des innocents si tu décoches cette flèche. »

« On ne fait pas d’omelette sans casser des gens ! » répondit gaiment The Fool.

« Qu’il en soit ainsi. »

Le sourire de Fool s’étira. Par certains côtés, et même si Miraj ne l’avait jamais vue, il avait plusieurs points de ressemblance avec une certaine Harley Quinn. Pire en fait. Plus dément et plus calme à la fois. Cet homme semblait n’avoir strictement aucune conscience, et pas l’once d’une notion de morale. Le Bien et le Mal ne devaient même pas être des concepts pour lui.

« Et boum ! »

Il lâcha la flèche, provoquant un son discordant et si puissant et désagréable que Miraj se retint de justesse de plaquer ses mains sur ses oreilles. La flèche partit avec des pétarades festives en tournoyant sur elle-même, et frappa l’Ange comme l’avaient fait les oiseaux. Sauf que la déflagration fut dix fois supérieure. Des nuées de flammes multicolores jaillirent du point d’impact, rasant toutes les maisons sur leur passage depuis l’endroit où se tenait Castiel jusqu’à une cinquantaine de mètres plus loin. Dans le dos du Fool, où se trouvait Miraj et où la déflagration n’avait pas frappé, on commença à entendre des cris et on vit des lumières s’allumer. Un vent de panique se levait sur Elt Town. La fumée et les flammes qui entouraient Castiel s’estompèrent en quelques secondes, et Miraj put constater que bien que son corps fut couvert de brûlures superficielles et son ample manteau beige transformé en haillon, l’Ange était indemne. Il semblait essoufflé comme s’il avait couru pendant des heures. Des sortes de fragments de verre porteurs d’inscriptions lumineuses et indéchiffrables s’envolaient doucement autour de lui, ultimes vestiges sans doute de la protection qu’il venait d’utiliser. La Fool ne se départit pas de son sourire, et la rue sentait la chair grillée à en donner la nausée, à présent.

« C’est bon ? Tu es bien crevé maintenant ? »

« Possiblement, mais je pense que je devrais riposter en conséquence, puisque vous m’y contraignez. »

Les choses sérieuses allaient commencer. Castiel leva sa main vers The Fool qui tournait toujours le dos à Miraj, et ce dernier sentit le sol même vibrer. Quelque chose d’énorme allait se produire. D’une seconde à l’autre. The Fool avait abaissé son arc et regardait avec le sourire. Et toujours rien. C’est alors que Castiel réalisa où il se trouvait. Au milieu d’un cercle de flammes blanches. Des flammes d’apparence très différentes de celles qui dévoraient les maisons derrière lui. Elle étaient d’un blanc pur, basses, à peine à hauteur de genou de l’Ange, et surtout formaient un cercle parfait sur le sol.

« Votre flèche ... »

« … contenait de l’huile sainte, mais oui-mais oui. Je savais déjà que tu étais un Ange et que tu arriverais par cette ville. Quelqu’un me l’a dit. »

« Qui ? »

« Qu’est-ce que ça change maintenant, pas vrai ? Tu es dans le cercle sacré, tes pouvoirs sont scellés, ce n’est plus le moment de palabrer, mais pour toi de … crever ! »

The Fool hésita un instant, visiblement peu satisfait de son improvisation poétique, puis haussa les épaules et releva son arc. Il fit apparaître une nouvelle flèche et Miraj pouvait pratiquement ressentir son niveau d'énergie qui descendait tandis que sa magie ou quoi que ce fut d'autre se matérialisait en tant qu'arme. Il prit tout son temps pour viser et ajuster son tir. Le choeur s'en donnait à ... eh bien à coeur joie, chantant un hymne qui tira presque les larmes aux yeux du jeune peintre tant la corde était tendue. The Fool se délectait de la victoire qu'il allait emporter, cela se peignait pratiquement sur son visage. Castiel restait impassible, mais posa les yeux quelques instants sur Miraj. La suite reposait sur les épaules du manieur d’Ärm à présent, s’il était vrai que l’Ange ne pouvait utiliser ses pouvoirs à l’intérieur du cercle. Mettrait-il sa vie en jeu dans ce combat qui ne semblait le concerner en rien ?