La bande a bézu

MJ Kirua

Non... Non... Je ne veux pas... Allez vous en !!! NOOOOOONN !!
Adhémar se réveilla soudainement, encore couvert d'une sueur poisseuse alors que l'air iodé marin venait emplir violemment ses sens encore balbutiant.
Un réveil une fois de plus tourmenté, où les pires épreuves venaient une fois de plus le hanter, maintenant durant son sommeil.

Ouvrant les yeux lentement, la mémoire du chevalier revint doucement alors qu'il massait ses tempes pour tenter de chasser ce maudit mal de crâne qui le poursuivait.
Le manque de sommeil réparateur probablement...
Les reflets du soleil maintenant haut dans le ciel trahissait un réveil tardif, conforté par la foule qui passait a coté de lui, l'ignorant parfaitement, tel un nouvel élément du paysage portuaire, telle une nouvelle piche qui venait de cuver un mauvais vin bu trop tardivement.

S'essuyant un filet de bave, il fouilla maladroitement dans son sac à la recherche de sa cape, qu'il sortit froissée et ajusta sur ses épaules, prenant grand soin de couvrir son visage; avant de tenter de se redresser sur ses jambes.
Mais ces dernières, endolories par une mauvaise position qui les avaient privées de sang, flageolèrent avant de ne plus soutenir le chevalier, qui retomba lourdement sur les fesses dans le tas d'immondices qui bordaient cette ruelle passante.

Maman maman, pourquoi il pleure le monsieur ? Et pourquoi il est tout noir? Il est sale? Il se lave pas ?
Adhémar leva furtivement les yeux pour voir une fillette qui lui faisait face en se dandinant de droite a gauche, laissant le volants de la robe voleter doucement au gré de la brise. Mais une main vint la brusquer pour l'éloigner.
Je t'ai déjà dit de ne pas parler aux clochards, ils sont sale et portent plein de maladies, tu ne veux pas être malade, Rose? Alors maintenant on rentre a la maison.

C'est vrai, depuis cette fameuse journée, il n'était plus que devenu l'ombre de lui même, l'ombre d'un vaillant guerrier.
Il s'était enfuit de Lestower sous les acclamations des villageois qu'il avait libéré du joug d'une bande de petites frappes qui les terrorisaient.
Il avait d'ailleurs apprit a cette occasion qu'ils n'étaient qu'une petite cellule isolée d'un plus grand groupe, une structure plus imposante de la pègre et qu'ils étaient maintenant a sa recherche.
Mais ce n'était que le cadet de ses soucis; En effet, Adhémar avait vaillament combattu 3 frères mais le dernier de ceux ci, avant de succomber à ses blessures, avait eut recourt a un darkness arm dans l'unique but de provoquer souffrances et tortures, tant physiques que mentales.
Bien qu'il fut vaincu, les conséquence des ultimes actes de ce combattant avait eut des répercutions des plus troublantes sur le corps d'Adhémar.
Son enveloppe charnelle avait encore muté pour quelque chose d'encore plus horrible, plus décharné et repoussant.

Après avoir fuit le village, et alors que les festivités furent l'espace d'un moment interrompues par le cri déchirant d'Adhémar alors que son humanité tombait une fois de plus dans les méandres abyssales des ténèbres, Ce dernier partit en direction du second village qui avait requis l'aide de l'Eden.
Mais Dieu que le chemin fut long et tortueux, de longues journées a stabiliser son corps changeant, de terribles nuits a hurler de douleurs alors que de larges plaques noirâtres apparaissaient sur la surface de son corps et détachaient de petites craquelures de son ancienne peau en croutes difformes, telles une mue vers une apparence inconnue et malsaine.
Et partout où il passait, on le regardait avec étrangeté, terreur et mépris.
Le précédent village qui avait permit de se porter acquéreur d'une large cape blanche dont la capuche lui couvrait largement le visage.

Et le voici maintenant sur les quais de livraisons du port d'Akal Papot, serrant fort dans sa main droite un bout de papier froissé sur lequel se trouve inscrit le nom du second village, se trouvant a quelques lieux d'ici, mais sans plus d'informations.
Mais quand le chevalier trouva la force de se tenir sur ses jambes et balaya du regard la foule grandissante qui s'amassait autour des crieurs publics et des ventes piscicoles avoisinantes, il lui sembla reconnaitre l'uniforme d'un garde chargé de la sécurité de la ville.
Quel meilleurs informations pouvait-on trouver en ville ailleurs que par un chargé de l'autorité locale ?
Lui devait connaitre ce village, voir même pouvoir le guider consciencieusement...

Adhemar venait de terminer une mission pour l'Eden près de Lestower pour étendre le culte de Travia et repartait en direction d'un autre village. Cependant, il ne connaissait pas l'emplacement exact de ce village et avait besoin qu'on le renseigne. Il parti pour la province d'Akal Papot son corps en pleine mutation. Son périple jusqu'à la province fut long et il connu mille souffrances à cause du changement qui ravageait son corps.

Une fois dans la province, il se rendit sur les quais de livraison, donc sur la port de la province. Il y avait beaucoup d'animations avec les crieurs publics, les cracheurs publics, les différents vendeurs qui étaient disposés sur le port. Un garde de la ville passa tout près de lui et saisit l'alcool de deux ivrognes qui se battaient près sur un ponton. Il cacha la bouteille d'alcool sous ses vêtements en regardant autour de lui pour voir si personne ne le voyait. Le garde passa ensuite près d'Adhemar recouvert par sa cape blanche. Mais l'odeur pestilentielle qui se dégageait de lui interpella le garde qui ne savait pas encore qu'elle provenait du membre de l'Eden

" C'est quoi cette odeur ? "

Il cherchait la source de l'odeur et ne tarda pas à la trouver. Elle provenait d'Adhemar.

" Et toi, le pouilleux, tu pourrais te laver te temps en temps. On devrait faire voter un arrêté interdisant de puer autant. Tu m'entends ?"

" Et toi, le pouilleux, tu
pourrais te laver te temps en temps. On devrait faire voter un arrêté
interdisant de puer autant. Tu m'entends ?"

Le sang d'Adhémar ne fit qu'un tour et il leva brusquement le bras avec la nette intention de l'écraser violemment contre le garde; après tout, il ne s'agirait ni plus ni moins qu'une vulgaire bagarre d'ivrogne...
Mais au lieu de ça, les douleurs qui lui vrillaient l'estomac se firent plus pressantes et son bras ne put que se poser sur l'épaule du garde pour tousser allègrement glaires et sang aux pieds du garde, sans toutefois l'atteindre.

Et le regardant, les yeux encore embrumés de larmes et de fines paillettes étincelantes, résultantes de trop grosses contractions gastriques involontaires et de toux, il s'adressa au garde.
Je vous prie de m'excuser, la route fut longue et éprouvante.
Je suis a la recherche du village de Leinstat à quelques lieux d'ici d'après mes informations...
Un violente quinte de toux vint a nouveau troubler la fluidité du discours qui s'efforçait de maintenir cohérent.
Ce ne fut qu'après de longues secondes qui le plièrent en 2 qu'il put difficilement reprendre la requête.
Mais je me rend compte que je dois me remettre de ce long voyage. Sauriez vous où je pourrais trouver un dispensaire pour me soigner et une auberge confortable pour me restaurer ?

La colère était toujours un plus profond de son être et sa première envie était de lui fracasser le crâne contre le muret qui se trouvait derrière lui, et ne s'arrêter que lorsque sa cervelle n'aurait été répandue sur le pavé englué de poisson dont l'odeur fétide le répugnait à chaque seconde; mais il se devait de conserver son calme.
Il se devait d'obtenir ces informations dans la sérénité la plus totale, car une incarcération ne résoudrait sa mission, ni soignerait ce corps, ou du moins le stabiliserait...

Adhemar manqua de peu de finir au trou pour la nuit. Le manieur d'Ärms étaient à deux doigts de frapper le garde mais son état physique l'en empêcha, une chance pour lui même s'il ne le savait pas. Il y avait toujours autant d'animation sur les quais et encore plus quand un cracheur de feu enflamma par accident les cheveux d'une demoiselle au long cheveux bruns. La belle habillé d'une robe blanche sauta aussitôt dans l'eau pour éteindre ce feu ce qui fit rire toute l'assemblée.

Revenons à nos moutons, Adhemar avait la main posée sur l'épaule du garde qu'il l'enleva aussitôt. Il ne voulait pas que ce type puant le touche et salisse son uniforme tout neuf. Le membre de l'Eden tenta la carte de la pitié ce qui fonctionna car le comportement du garde changea du tout au tout.

" Le dispensaire le plus proche ? Il faut aller à l'hôpital dans le centre de la ville. Il y a une auberge près de celui-ci mais vue votre état, ils vous garderont gratuitement pour la nuit je pense. Quand au village de Leinstat, il n'est pas tout proche d'ici. Vous devriez négocier avec un marchand pour qu'ils vous y conduisent en bateau. "

Il leva la tête et remarqua une nouvelle bagarre, mais cette fois-ci entre trois ivrognes dont les deux de tout à l'heure.

" Si vous voulez bien m'excusez, je dois aller régler ce problème. avant que ça ne dégénère. Suivez les pancarte et vous arrivez à l'hôpital. "

A Quelques mètres d'Adhemar, il y avait une pancarte en bois dans laquelle on avait "l'hôpital" et une flèche indiquant la droite. Il savait quelle route emprunté pour s'y rendre en espérant ne pas avoir de mésaventure car depuis la chute du gouvernement divin, la criminalité a fortement augmenter dans les rues.

Il y avait une inscription sur la pancarte de bois : "Marina" avec une flèche partant vers la gauche dans la direction des quais. S'il voulait trouver un marchand allant vers sa destination, il devrait songer à aller y faire un tour.

Remerciant le garde avant de le voir partir en courant vers l'altercation grandissante qui commençait a se répandre entre deux badauds en état d'ivresse, Adhemar s'arrêta un moment pour regarder ce monde qui l'entourait.

Des jongleurs, des montreurs d'ours et des cracheurs de feu faisaient leurs spectacles non loin de là parmi les cris d'étonnement et les applaudissements qui résonnaient sur la grande place; ils étaient couverts partiellement par les appels des vendeurs de poissons qui alpaguaient ça et là les passants et honnêtes dames qui erraient entre les étals et les embarcadères.
Plus loin, des hommes torses nus laissaient voir leur forte musculature alors qu'ils déchargeaient de massives caisses emplis du fruit d'une pêche intensive et lucrative.

Et le long des trottoirs erraient, tels les fantômes d'une grosse cité les clochards et autres ivrognes qui mendiaient et jurant à qui voulaient l'entendre qu'ils ne désiraient que se nourrir; mais leurs visages creusés par tant d'années de beuveries et marqués par les rixes d'alcooliques parlaient d'elles même, tant et si bien que nul ne prêtaient attention à leurs beaux discours.
Non loin, trois individus passablement ébréchés étaient entrés dans une âpre et mouvementée conversation; et où notre bon garde tentait tant bien que mal de les disperser.

Et dans cette cohue indescriptible se trouvait Adhémar, perdu, égaré...
Bon sang, mais qu'est ce qu'il m'arrive?
J'allais fracasser le crâne d'un honnête type qui ne tachait que de rétablir un semblant d'ordre dans ce chaos sans nom.
Le monde serait-il devenu fou? Aurions nous tous perdu la raison ?
Le chevalier regardait ses mains a présent tachées de son propre sang, ce dernier coulait maintenant le long de ses paumes pour aller se poser sur le pavé où se formait une flaque grossissante.
Ne comprenant rien, adhémar ferma l'espace d'un instant les yeux en secouant la tête; en rouvrant ses paupières, le sang avait disparu, ne se trouvait que les traces des ongles imprimés sur la peau quand, quelques minutes auparavant il avait serré d'une rage injustifiée ses poings.

Il faut qu'un toubib fasse quelque chose, ou de vais vraiment péter un plomb.
Ce fut ses derniers mots alors qu'il se dirigeait d'un pas véloce et affirmé vers l'imposant bâtiment qui lui faisait maintenant face, et sur lequel était inscrit une simple et unique pancarte...
HÔPITAL MUNICIPAL

[Pas besoin de décrire la scène, tu l'as très bien fait^^]

Le manieur d'Ärms avait besoin d'un médecin, sa santé physique et mentale étaient en jeu. On devait absolument le soigner et trouver un remède à la folie qui le guettait. Il se mis en marche en direction de l'hôpital sur un rythme assez soutenu. Sous un soleil de plomb accentuant sa souffrance à cause de la chaleur, il avançait et voyait une grande bâtisse qui surélevait les autres maisons délabrées de la province d'Akal Papot.

Une quinzaine de minutes plus tard, Adhemar arriva devant une ancienne chapelle qu'on avait réaménagée en un centre hospitalier. Il faisait frais dans la chapelle, alors que c'était une véritable fournaise dehors. Devant lui, on avait installé un espace d'accueil de fortune avec des chaises et un comptoir ou une jeune et jolie infirmière blonde était assise. Derrière elle, il pouvait voir plusieurs rideaux rouges cachant chacun un ou deux lits (un peu comme dans la grande vadrouille quand Bourvil et de Funès sont chez les nones^^).

A l'instant où il franchit la porte, l'infirmière eut les yeux fixés sur lui et elle remarqua aussitôt qu'un mal le rongeait bien qu'Adhemar porta une immense cape blanche.

" J'ai besoin d'un médecin ici et vite ! "

Elle posa le bouquin qu'elle feuilletait pour aller le soutenir. Elle amena un brancard et incita le manieur d'Ärms à s'assoir.

" Monsieur, qu'est-ce qui vous est arrivé ? Il arrive ce médecin ?

Adhemar avait utilisé ses dernières ressources pour se diriger vers l'hôpital sans trop attirer l'attention des badauds, longeant les murs et s'arrêtant parfois pour reprendre difficilement son souffle.
Son soulagement avait été grand quand s'était dessiné les contours de l'immense battisse.
Il passa difficilement l'entrée, s'appuyant lourdement sur les montants de la porte et avança d'un pas chancelant pour finalement s'effondrer en partie dans les bras d'une infirmière dont les formes sculpturales lui arrachèrent un léger sourire, cette dernière pliant brièvement sous le poids du combattant.

Très vite, les évènements s'accélérèrent, et alors que d'un regard vitreux et flouté Adhémar regardait le monde qui s'agitait autour de lui, voyant ça et là des silhouettes qui couraient, le tout se mêlant dans une spirale informe d'ordres donnés alors qu'il se sentait allongé sur un brancard alors que le contact froid de ce dernier n'avait nul effet de frisson sur Adhémar.
Ce détail ne passa pas inaperçu à l'infirmière en chef qui l'avait accueillit, qui hurla à l'attention d'une jeune subalterne d'apporter d'épaisses couvertures.
Ce fut son visage que le prêtre travien vit pour la seconde fois, en ces quelques secondes, qui lui parurent une éternité. Elle abaissa lentement son capuchon, ce malgré sa réticence mais maintenant sans conviction, eut un léger mouvement de recul à la vue du visage rongé du chevalier, et continua pas abaisser totalement la cape.
Adhémar regarda l'étendue des dégâts que la mutation lui avait provoqué et il ne put retenir un haut-le-coeur face a ce qu'il fit.
Il n'était plus que l'ombre de lui même, deux grandes brulures suintaient de son bras gauche, témoins de l'incapacité de ce dernier a se servir de son holy arm qui aurait pu le guerrir, mais contre toute attente, il ne répondait plus a son contrôle depuis ces derniers temps.
Son abdomen noirâtre s'était couvert de plaques blanches qui formaient étrangement un symbole géométrique. Enfin ses pieds étaient ensanglantés du long périple qu'il avait du parcourir pour arriver dans cette cité.

L'infirmière plantureuse était toujours a ses cotés a coordonner les soins d'urgences; ce regard plein de compation... Et fermant les yeux, le chevalier crut pour la première fois depuis ces derniers jours ressentir une sensation de chaleur au plus profond de son âme.

La métamorphose d'Adhemar avait lieu sous les yeux de la jeune et sulfureuse infirmière qui faisait tout pour le soigner. Un profond dégoût envahissait la jeune femme devant l'horreur de la mutation. Son corps n'avait plus rien d'humain, mais malgré cela elle continuait à panser les plaies et à lui injecter des doses de tranquilisant afin de calmer la douleur atroce que le membre de l'Eden devait ressentir. Il finit pas perdre connaissance à cause de la souffrance insupportable qui parcourait tout son corps.

Adhemar se réveilla quelques heures plus tard dans l'après-midi, son corps recouvert de bandage. L'infirmière avait impregné les bandages d'une lotion destiné à améliorer la cicatrisation. Il était installé dans une petite chambre au mur blanc. Il y avait une fenêtre à sa gauche où les rayons du soleil filtrait. Le temps était radieux et le manieur d'Ärms put voir quelques oiseaux volés près de sa fenêtre.

L'infirmière remarqua qu'Adhemar était réveillé et s'approcha de lui.

" Monsieur ? Vous êtes réveillé. Les médecins et moi-même avons fait ce que nous pouvions mais le maléfice qui ronge votre corps n'a cessé de s'étendre tout au long de la journée. Je ne connais pas la raison de cette malédiction, mais c'est quelque chose de très puissant. Et je vous conseille d'aller voir un puissant guérisseur spécialisé dans les Holy Ärm si vous voulez retrouver votre aspect physique car la médecine normale ne peux rien pour vous. Je suis désolé. "

Elle pleurait presque, quelques larmes perlaient au niveau de ses yeux. La situation du manieur d'Ärms l'avait ému.

" Vous avez besoin de quelque chose ? "

Les cataplasmes de l'hôpital avaient recouvert le corps du chevalier et avaient pour le moment temporisé la mutation qui avaient couvert a présent son corps.
Les efforts insensés déployés par l'équipe médicale avaient portés leurs fruits mais les effets dévastateurs causés par le darkness arm dépassait l'entendement et les compétences de l'infirmière en chef.
Une certaines tristesse s'était d'ailleurs emparée d'elle, lui arrachant une amère larme alors qu'elle avait annoncé le diagnostic implacable au chevalier.
Ceci ne lui ressemblait pas d'ailleurs, le professionnalisme qui la caractérisait lui avait toujours apporté le détachement nécessaire dans sa profession.

Adhémar posa doucement une main mutilée sur la joue et essuya la larme qui perlait, comme suspendue; et d'un regard plein de courage, il regarda dans les yeux celles à qui il devait son salut.
Je vous dois certainement la vie, du moins la fin de mes souffrances, et bien qu'elles puissent revenir, tôt ou tard, sachez que vous avez ma plus grande gratitude.
L'aspect que je vous ai présenté aurait fait fuir plus d'une personne, qui m'aurait jugé et abandonné; ce ne fut le cas pour vous, et ce, je ne pourrais l'oublier.
Vous faites honneur a cet hôpital et a la dignité qui vous caractérise.
Sincèrement... Merci.

L'émotion était en tout point présent dans les dires et le regard du prêtre travien. Mais il avait conscience qu'une chose, l'errance qui avait été sienne lui avait inspiré que dégout pour l'humain; il avait agi pour le compte de l'Eden avec l'espérance que les hommes pouvaient s'améliorer; la compassion de cette infirmière lui avait prouvé qu'il ne s'était pas trompé, et que le plus grand des espoirs n'était pas vain...
" Vous avez besoin de quelque chose ? "

Se relevant doucement sans quitter l'être merveilleux qui se tenait devant lui des yeux, il s'adressa a elle en esquissant un léger sourire pour dissimuler un éclair de douleur qui venait de l'élancer.
Je crois que vous pouvez effectivement m'aider encore un peu oui.
Le village de Leinstat m'a demandé assistance, ils sont actuellement en grand danger et je ne peux les laisser dans la détresse dans laquelle ils sont actuellement plongés.
Je pense que certains ont pu s'échapper et ont probablement trouvé refuge en cette ville; ils seraient de fait venus se faire soigner au sein de vos murs.
Je sais qu'un secret professionnel vous interdit de me divulguer ces informations mais je fais appel a votre bon sens et à la même compassion qui vous a fait me porter assistance.
J'ai déjà effectué une tâche similaire dernièrement, ces blessures que vous ne pouvez expliquer, ni soigner en sont les conséquences.
Les hommes étaient envoyés en camps de travail, les femmes réduites à la servitude, et je sais que vous comprenez à quelles bassesses une femme peut être réduite, aussi horribles qu'elles puissent être. Les enfants parfois vendus comme esclaves...
Je me suis dressé contre ces pratiques. Et vous aussi vous pouvez le faire, à votre échelle, en m'aidant, en me donnant les informations qui me permettront d'arrêter que ces atrocités soient commises.
Je vous en prie...

Adhemar pris la liberté d'essuyer la larme qui perlait sur le visage de la jeune et sulfureuse infirmière au grand coeur. Grand coeur, oui le terme était exact car malgré les mutilations du corps du manieur d'Ärms et le dégoût qu'il pouvait inspirer, elle continuait à le regarder.

" Merci. "

Elle écouta ensuite la requête d'Adhemar, il avait sauvé un village de la tyrannie et voulait continuer encore en sauvant un autre village relié à celui-ci. Il évoqua alors le village de Leinstat qui tréssaillit en entendant ce nom et d'autre larmes s'écoulèrent de ses joues tombant sur le corps meurtri du membre de l'Eden.

" Je ne peux lever le secret médical mais... je... Je suis originaire de ce village que j'ai fui il y a deux semaines. "

Un coup de chance pour Adhemar qui allait pouvoir commencer sa mission, maintenant qu'il avait reçu les soins nécessaires.

" Vous voulez sauver mon village ? Comment avez-vous su qu'une bande de brigands a pris le contrôle de Leinstat. Adhemar, racontez-moi tout et demandez-moi ce que vous voulez savoir sur mon village. "

Le regard d'Adhemar changea, entre dureté et compassion quand il apprit que l'infirmière en chef était originaire de ce village.
Cette opportunité était incommensurable pour lui mais il lui parvint également, l'espace d'un instant, le flash des sévices qu'elle a du subir, et bien qu'elle avait pu fuir ce village, d'autres n'avaient probablement eut cette chance et étaient, à l'heure où ils parlaient, entrain de vivre les pires souffrances.

Ils devaient arrêter tout ça, Adhémar n'était plus seul maintenant, et sa bienfaitrice allait devenir son guide et son rayon de lumière qui allait embraser ce village et chasser par la force les ténèbres qui y ont trouvé siège.

Ecoutes moi, tu me demandes de faire preuve d'honnêteté envers toi, je vais le faire, mais tu devra garder confidentielles, du moins pour le moment, ces informations.
Je me nomme Adhémar, dernier survivant de l'Ordre des Hospitaliers qui ont périt en défendant la cité de Ragenrave et actuellement à la tête du nouvel Ordre; Je suis également membre de la confrérie dissidente prénommée l'Eden.
Contrairement à ce que l'on peut entendre, nous n'avons comme but que la défense du peuple de Mär et la préservation de la paix précaire qui y règne, bienque dernièrement, de grands évènements chamboulent le cours du monde.
Mais pour le moment c'est tout ce que tu dois savoir, tu pourrais me dénoncer déjà avec les données que je viens de te communiquer.
Si je t'en fais part, c'est que j'ai entièrement confiance en toi.

Maintenant, j'ai besoin que tu me fasses également confiance, j'ai besoin de toutes les informations que tu puisses me communiquer concernant le village de Leinstat.
Pour le moment, je sais qu'ils font partie d'une organisation plus imposante qu'ils laissent le montrer. J'ai besoin que tu me donnes les plans sommaires du village, le volume approximatif d'habitants, les bâtiments les plus significatifs, le nombre de brigands que tu as pu dénombrer, leur organisation et tout ce qui te parait important.

Mais surtout: racontes moi s'il te plais ce qu'il s'est passé, racontes moi les prémices de ces horreurs; et crois moi qu'ensembles, nous allons y remédier...
Je t'en donne ma parole...

Adhemar confia à la fille son histoire, la totalité. Son appartenance à Eden, ses projets, la libération de l'autre village. Il prenait un très gros risque si cette jeune et jolie infirmière travaillait pour ses adversaires et avait joué avec les sentiments du manieur d'Ärms afin de parvenir à ses fins... Mais ce n'était pas le cas ou ça n'en avait pas l'air en tout cas. Elle écouta attentivement ses paroles avant de se mettre à trembler légèrement sur sa chaise. Si elle lui donnait des informations, elle allait devoir se remémorer la torture qu'elle avait subit là-bas...

" Ce n'est pas simple pour moi d'en parler. Alors, si je m'arrête par moment ne me brusque pas. "

Elle pris une profonde inspiration et commença son récit.

" C'était horrible. Ils sont arrivé de nulle part dans le village à la tombée de la nuit. Les maisons prenaient feu, femmes et enfants hurlaient pendant que les hommes tentaient de leur opposer une vaine résistance. Plusieurs des brigands manaient les Ärms et déchaînaient des tornades de feu sur les maisons, fermes et lieux publics qui explosaient. Les hommes tombaient les uns après les autres dans une marée de sang, celui de notre village. Nous entendions aussi les cris des bêtes qui brûlaient en même temps que les fermes. La plupart des femmes et enfants ont pris refuge dans la grande mairie au centre, nous avons barricadé l'entrée mais ils ont quand même pu passer. "

...

" Nous avons tenu jusqu'au matin avec les derniers hommes qui vivaient encore jusqu'à ce qu'ils finissent par entrer. Ils nous ont alors capturés sans nous tuer. Il nous ont fait sortir et les rues étaient jonchée de cadavres, hommes, femmes, même les enfants coupés en pl...sie... mor....aux parfois. "

Elle stoppa son récit, son visage remplis de larmes, mais elle devait continuer pour que cela cesse. Pour qu'Adhemar les extermine jusqu'au dernier !

" Nous avons ramassé les corps toute la matinée et les avons enterré pendant la journée. Le soir, le chef de leur bande nous a rameuté près de la mairie, il était grand, les cheveux gris, habillé d'une grande cape rouge et deux katanas étaient attachés à se ceinture. Je n'ai pas vu son visage, mais je n'oublierais jamais sa voix.... machiavélique. "

Inconsciemment, elle s'était mis à serrer très fortement sur le lit d'Adhemar. Sa main était devenu rouge sang tellement elle était crispée.

" C'est alors que j'ai remarqué quelque chose. Les batiments de la ville étaient intacts. Une habitant m'a dit qu'en fait ces Ärms provoquaient l'illsion que les bâtiments se faisaient exploser et que le feu se propageait. Tout ceci dans le but de créer une confusion totale parmi le village et d'insufler la peur en nous. "

" Le village est composé d'une allée centrale menant jusqu'à la mairie et le centre ville. Tout autour son placé les maisons, fermes. Il y a juste une église un peu plus à l'ouest qui se détache des maisons et visible grâce à son immense clocher. Les bandits doivent être une quinzaine je dirais depuis que j'ai emporté mon bourrea dans la mort en m'échappant. "

Des larmes continuaient de couler le long de son doux visage, elle n'arrivait plus à parler, c'était trop dur..."

[J'ai eut une semaine de malade à 52h de boulot, donc je post que maintenant]

Adhémar sourit l'espace d'un instant à l'écoute du début du discours de la belle infirmière.
Elle a l'air sincère, c'est même pas un piège, ça aurait pu pimenter quelque peu l'intrigue, mais je crois que le fait qu'elle sache maintenant que je suis membre de l'Eden ne me portera meme pas préjudice...

Mais les échos qui lui parvinrent aux oreilles firent changer de léger rictus en une écoute attentive et pleine de compassion; la main qu'il avait tendu à l'infirmière en chef et saisie vivement quelque secondes plutôt était maintenant serrée d'une force trahissant un désespoir et une impuissance manifeste. Elle ne faisait pas semblant...

Le récit bouleversait cette dernière, mais ironiquement, Le chevalier analysait avec un détachement qui ne lui ressemblait plus vraiment les informations qui se cachaient dans ses dires.
La composition du village, l'importance du nombre de brigands (ils ne pouvaient n'être que 3 s'ils avaient prit un siège d'un village, leur nombre devait être plus important) leur qualification de manieur d'ärm, la description de leur chef...
Mais plus que tout, la qualité des illusions dont ils étaient appartement capable avait étonné le prêtre travien;
S'ils étaient capable de pareilles stratagèmes, de quoi d'autre étaient-ils capable? Il était impatient de le découvrir.

Et plongeant ses pupilles de jade dans ceux rougeoyant et gorgés de larmes de sa compagne d'infortune, Adhémar tenta de la rassurer quoique peu maladroitement.
Écoutes, tu veux lui faire payer? Veux tu TOUS les faire payer pour ce qu'ils ont fait à tes compagnons? Considères moi comme l'instrument de ta vengeance.
Je voudrai seulement que tu te concentres encore un peu sur les différentes illusions qu'ils ont utilisé, si tu as pu apercevoir un détail qui nous donnerai l'avantage sur ces gredins. Je te laisse le temps d'y repenser au calme et tu me raconteras tout cela sur la route.
Oui...
Tu vas préparer tes affaires, n'emportes que des vivres et les premières nécessités; nous allons leur rendre une petite visite. Je garde sous le coude l'adresse du spécialiste en darkness arm; nous verront ces détails plus tard...
J'ai en outre quelques petites choses en attentes depuis quelque temps et cette attaque va me permettre de les mettre en marche...

Mais avant de partir, je vais avoir besoin de toi. tu connais l'êtat de mes forces, je vais avoir besoin de ressources supplémentaires que mon corps ne peut encore m'offrir. Tu sais ou je pourrai me porter acquéreur de potions? 20-30 ou 40PV peut m'importe...

[Pas de soucis, par contre évite de dire potion de 10 20PV dans les paroles ^^. Vaut mieux potion de soin de niveau 1 ou un truc dans le genre ^^]

Adhemar écoutait avec attention les propos de la jeune fille tout en étant détaché. Il ne voulait retenir que les détails importants, le nombre de brigands, et en apprendre plus sur ces illusions qui semblaient l'intriguer... Et il avait raison de s'en méfier car une fois dans ce village, Adhemar devra faire attention au réel et à l'irréel...

" Oui je veux la vengeance. Je veux qu'il paye pour le mal qu'ils ont fait à ma famille et à mon corps. "

Elle cessa de serrer la main d'Adhemar et ferma les yeux pour essayer de se remémorer la scène même si c'était dur pour elle de repenser à l'attaque du village. Les maisons qui explosaient, les cris des enfants, l'acier tranchant la chair des hommes qui défendaient la ville... Un homme avec un talisman rouge...

" OUI, je sais. C'était un autre homme qui générait ces illusions, un homme avec un talisman rouge. Un talisman ovale et rouge sang. C'est la cause des illusions, j'en suis sur. "

Enfin une bonne nouvelle pour la suite de cette quête pour le compte d'Eden. Adhemar parla ensuite de potions... dans un hôpital ?

" Nous n'avons pas de potion dans cet hôpital mais je sais où m'en procurer et facilement. Retrouve moi à 21 heures ce soir devant au quai numéro 4. Je m'occupe des potions, et toi essaye de trouver un bateau pour nous conduire là-bas. A moins que tu n'ai une autre idée pour le déplacement. Un Ärm par exemple... "

Elle embrassa son front et sortie de la chambre. L'infirmière avait encore du travail... il était 16h.

[Quartier libre pour sortir de l'hopital et aller jusqu'au quai. A toi de voir si tu veux chercher un bateau où alors y aller autrement.]

Et bien, nous y voila...

Adhémar se tenait a l'embrasure de la lourde porte d'entrée de l'hôpital, inspirant a plein poumons l'air extérieur des docks emplit d'odeurs toutes aussi répugnantes les unes que les autres; fritures, poissons plus ou moins faisandés à cause du soleil vigoureux qui frappait les badauds.
Ailleurs, Les effluves putrides de transpiration des marins et ivrognes qui déambulaient dans cette cacophonie sans nom.

Adhémar se sentait quelque peu mieux depuis ces dernières heures, après qu'il fut accueillit dans cet hôpital. Mais les 5 heures dont il disposait avant de retrouver cette infirmière en chef dont il avait -avec le recul- totalement oublié de lui demander son nom; et il comptait bien les mettre a profit.

Il fit quelques pas a l'extérieur quand un soulot lui agrippa la jambe en lui quémandant l'aumone; sa réponse fut immédiate et sans appel, d'un coup sec, le chevalier se dégagea de l'emprise et du talon, écrasa les phalanges du malheureux avant de lui choquer la mâchoire qui craqua d'un bruit lourd et sec sous l'impact.
Au moins, celui là, il ne pourra pas gueuler longtemps...

Les quelques secondes qui suivirent s'écoulèrent alors que le prêtre travien de mêla à la foule et plongea dans un étal de fruits et légumes pour s'évader par une autre sortie.
Maintenant qu'il avait le champ libre, le chevalier se dirigeait droit vers le batiment désigné par le garde, lieu ou semblait-il un individu était capable de lui administrer les soins nécessaires contre cet darkness arm, ou faire émerger ce qui lui brulait l'âme depuis ces 2 dernières années...

Adhemar était enfin sortie de l'hôpital bien que les médecins lui avaient déconseillés de le faire vue son état de santé. Mais le manieur d'Ärms devait sortir pour retrouver l'infirmière et partir ensemble pour sauver le village. Il avait du temps à mettre à profit et décida donc de chercher le soigneur qui serait capable d'éradiquer le mal en lui. Un garde lui avait expliqué comment s'y rendre. Adhemar arriva devant une petite boutique aux murs blancs coincés entre deux immense bâtisse. Il ne pouvait pas louper l'endroit qui ressortait vraiment, le contraste entre le noir et blanc attaquait presque les yeux.

L'intérieur de la boutique n'était pas totalement blanc et heureusement pour les yeux. Les murs étaient recouvert d'une tapisserie dorée gravée de divers motifs par endroit. Il y avait un tapis blanc sur le plancher, et deux grandes armoires. Un comptoir totalement blanc dans le fond de la pièce, il y avait également un passage pas plus large qu'une porte masqué par un rideau de fils blanc.

Une jeune femme en sortie, elle était assez petite et habillée d'une tenue violent assez claire. Ses cheveux étaient de la même couleur que ses grands yeux: entre le bleu et le violet. Elle s'approcha de son comptoir.

Spoiler:

" Bonjour monsieur, que puis-je pour vous ? Vous avez besoin d'un remède ?"

[Pour gagner du temps, je t'ai fait entrer dans la boutique]

Un bâtiment d'un blanc profond... et le premier qui me dit qu'il ne respire pas la magie, je lui rie au nez...

Cette boutique pouvait ressembler a un refuge religieux, par sa démarcation flagrante avec l'environnement qui semblait, lui, l'étouffer et le corrompre par sa putrescence. Un refuge qui aspirait la paix...
Et pourtant, il n'en était rien...
Adhémar entra dans cette boutique et ce qu'il vu le conforta dans sa vision -peut etre faussée- de la finalité de ce lieu.
La tapisserie luisait de mille feux et semblait, par les jeux de lumière irisée qui émanait d'elle, et faisait grande impression au chevalier.

Bon sang, sympa le machin qui brille, elle fera un beau paillasson dans ma demeure a ragenrave...

Mais ses rêveries furent interrompues par un petit bout de femme qui se tenait dos à lui, ce qui le fit quelque peu sursauter quand le prêtre travien re retourna, du fait de sa proximité.
" Bonjour monsieur, que puis-je pour vous ? Vous avez besoin d'un remède ?"
Bon sang, mais c'est quoi cette boutique? Euh, pardon.
Bonjour a vous, je viens a vous a la recherche d'informations concernant les darkness arms... ... Non, pour tout dire, j'ai été victime d'un darkness arm et on m'a rapporté que vous seriez l'établissement le plus compétent pour gérer ce genre de... ... désagréments...

En finissant sa phrase, adhémar regarda par dessus son épaule afin de s'addurer que personne ne l'épierai ou ne serai outré par la vue de ce qui allait suivre; Enfin, il abaissa le capuchon qui dissimulait son visage, d'une main droite a présent dégantée, laissant apparaitre a la tenancière de cette boutique l'étendue des meurtrissures qui parcouraient sa peau et son corps.

Alors que sa peau était maintenant de couleur de geai, d'un noir profond, elle était tantôt parcourue de grosses veinules dont des caillots grossissaient furtivement leur taille en circulant dans son organisme, tantôt des crevasses parsemaient sa peau, laissant suinter un liquide encore inconnu.
Mais ce qui marquait le plus, c'était que derrière sa voix, bien que les graves faisaient peu a peu perdre le caractère humain de cet être, sommeillait une forme physique qui transpirait l'effroi.

Pouvez vous stabiliser cette forme, a défaut de me soigner? J'aimerai en outre, dans la mesure de vos compétences, m'informer sur ce qui sommeille en moi. La première mutation n'était pas la résultante d'un darkness arm mais d'une rage incontrôlée, d'un deuil.
Pouvez vous faire quelque chose ??

Spoiler:

A se voir, chacun, l'un en face de l'autre, elle dont la beauté et la lumière illuminait ce lieu, lui dont l'apparence démoniaque transpirait les ténèbres, alors qu'en son coeur coulaient les intentions les plus pures; Ils formaient les deux facettes d'un même visage, celui de cette ville...

La décoration de la boutique ne laissait pas le membre de l'Eden indifférent. En revanche, le physique d'Adhemar écoeura intérieurement la jeune fille qui ne laissa rien filtrer sur son visage.

" En effet, je suis très compétence lorsqu'il s'agit de panser les blessures dues à un Darkness Ärm mais votre cas est très particulier. Je n'ai jamais une mutation de ce genre là avant vous. "

Elle s'agenouilla devant son comptoir et pris une sorte de loupe avec des petits cercles tout autour du verre et le passa sur Adhemar pour analyser ses meurtrissures.

" Il faudrait que vous me parliez plus du mal qui ronge votre corps en plus du Darkness Ärm. Je ne pourrais pas vous soigner totalement mais je peux enfermer cette malédiction pour stabiliser votre situation. Mais vous devez m'en dire plus pour que je travaille le sort nécessaire. Et vue votre état, je vous le ferais gratuitement. "

La jeune fille se montrait très sympathique avec lui : ne pas lui faire payer ce service, ou alors elle voulait tout simplement le voir partir le plutôt possible de sa boutique.

" N'hésitez pas sur les détails, même si c'est sordide. J'ai le coeur bien accroché et vous ne risquez pas de me choquer. Ne vous fiez à la douceur de mon physique. "

La voix de son interlocutrice était douce mais son regard se durcit quand Adhémar abaissa sa capuche, bien qu'elle garda un contrôle certain sur elle même suffisant pour ne pas laisser apparaitre sur son visage la répulsion qu'elle ressentait a la vue du visage du chevalier.
Adhémar le comprit assez vite, et compréhensif alors qu'une certaine tristesse s'emparait de lui, il remonta le capuchon sur sa tête jusqu'au niveau des yeux, le reste de son visage plongeant dans la pénombre.

Et s'appuyant sur le comptoir dans un soucis de confort certains, Adhémar relata les grands évènements qui parsemèrent son existence; la grande bataille du premier Wargame où tout son ordre succomba, le geste malheureux qui lui fit occire son écuyer, sa fuite dans la forêt avoisinante et sa longue pénitence une année durant, sa réminiscence avec la libération d'un groupe d'esclaves malmenés par 2 tortionnaires, son intégration chez les Ichimens, sa première mission aux cotés de Shill, dont leur efficacité avait marqué sa mémoire, son départ vers la Phoenix guard, alors que se déroulait le second Wargame et la fin du gouvernement divin, encore vivant dans tous les esprits des habitants de Mär Heaven, l'attaque de la forteresse et sa seconde fuite alors grâce a l'andarta de Kirua.

Et enfin son attachement à l'Eden, la longue quête qui dura une année entière et qui finalement l'amena a retrouver les reliques de son Ordre Martyr, ce qui lui permit de re-fonder l'Ordre des Hospitaliers, fonder une première commanderie à Ragenrave et de trouver les adorateurs des déesses Travia et Raya, déesses de la Luxure et du Foyer.

Mais surtout, il relata dans les moindres détails le meurtre de son ami, Trichelieu, prêtre travien, qui succomba dans ses bras; sa colère sans nom qui s'empara de lui changea a jamais son apparence et son esprit, enclenchant de fait sa première mutation. Mais ce qui le tracassais le plus, ce n'étais pas que cette colère avait changé sa vie, mais qu'il avait toujours ressentit cet élément bouillonnant au plus profond de son être et de son âme.

Les derniers évènements enfin: sa nouvelle libération d'un village, (en taisant bien les informations qu'il avait découvert) la bataille qui avait fait rage et pour finir l'utilisation du darkness arm qui avait provoqué les douleurs sans nom qui avaient parcourus son esprit et mutilé son corps.
Les premiers soins qu'il venait de recevoir finirent cette longue narration.

Il n'avait pourtant pas mis son cœur et son âme à nu, conservant un soupçon de méfiance envers les êtres humains qui grouillaient dans cette ville, mais Adhémar considérait qu'il en avait assez dit et assez précisément pour aiguiller efficacement son interlocutrice.

Adhemar relata toute son histoire à cette jeune soigneuse experte dans l'art de guérir les blessures des Darkness Ärm. Les propos d'Adhemar l'avait touché, surtout au moment où il avait parlé de Trichelieu, son ami décédé dans ses bras.

" Je suis vraiment désolé pour votre ami. Maintenant que je connais votre histoire, je peux mieux élaborer une formule qui stoppera la progression du mal qui vous ronge. Le Darkness Ärm a fait son effet, mais c'est surtout la tristesse et la haine engrengée par la mort de votre ami qui est la cause de votre mal. "

Elle lui fit signe d'attendre un moment en se dirigeant vers l'arrière-boutique. La jeune fille y resta quelques minutes avant de ressortir avec un plateau rempli de différentes fioles. Elle pris alors une coupe en or orné de pierres précieuses et y versa plusieurs liquides qui se trouvaient dans les fioles dans des proportions différentes. 5 minutes plus tard, une odeur de pétale de rose émanait de la coupe dans laquelle se trouvait un liquide couleur lyla.

" La potion est prête, il ne reste plus que le sortilège d'entrave. "

La guerisseuse pris un morceau de parchemin et grifonna des mots incompréhensibles pour le manieur d'Ärms.

Citation :: Sä zhernial odü yls gleniefacto uihr Läm

" Après avoir du l'intégralité de la potion, lisez ce texte à haute voix. Ainsi le mal devrait être contenu sans pouvoir s'étendre d'avantage."

Quand Adhemar but la potion qu'elle avait préparé, des chaînes magiques dorées se créèrent tout autour de son corps. Elles irradiaient d'une lumière si vive, que la rétina du manieur d'Ärms fut presque brûlé. Il ne lui restait plus qu'à lire la formule...

[Je te laisse le soin de décrire comment ça se passe une fois que tu auras lu la formule... Douloureux ou pas...]

Adhémar savait qu'il était un homme brillant mais jamais il n'aurait pensé que ces mots prendraient aussi bien leur sens, encore moins aujourd'hui.

Un léger fourmillement au début au bout des doigts alors qu'il se massa avec le pouce cette étrange sensation, puis ce ressentiment se propagea dans ses membres inférieurs, ses bras, ses épaules, pour enfin irradier tout son corps dans un rayonnement qui se refléta parmi la maculée blancheur des murs de cette pièce;

Un sentiment de pureté sans précédent le parcourait maintenant, il se sentait élger, comme en suspension dans les airs, a quelques centimètres du sol, alors qu'un air pur et frais souffletais doucement derrière sa nuque; il ne ressentais plus le mal qui le rongeais, qui le parcourais maintenant trop longtemps au plus profond de son être.
Allez, une dernière parole et tout s'arrête...

Sä zhernial odü yls gleniefacto uihr Läm

Il ferma les yeux en prononçant ces mots, provenant de temps jadis aujourd'hui oubliés, dont in ne pouvait pas comprendre la signification, mais un léger hérissement le long de son épine dorsale trahit le pouvoir enfouis dans ce dialecte.
Le rayonnement se dissipa alors lentement, Adhémar inspira profondément alors qu'un doux sourire se dessinait enfin sur son visage.
Mais il se figea soudainement.

Un brusque effet de rage le saisit soudainement alors qu'adhemar grattais sa peau noirâtre maintenant jusqu'à attaquer ses chairs putrides, perforant ça et là des poches de pus qui éclatèrent en un léger bruit nauséeux.
Puis des chaines noirâtres percèrent les parois de sa cape, faisant jaillir à la fois lambeaux de tissus et monceaux de chair sanguignolantes qui vinrent tacher les murs alors qu'adhémar poussa un cri inhumain de terreur et de douleur.
Les chaines dont les extrémités s'étaient ointes tantôt de boulets tantôt de piques rouillées vinrent se courber lentement pour se retourner vers le corps mutilé du chevalier et le transpercer a nouveau.

Le bonheur et les bienfaits de la potion qui l'avait transporté quelques instants plus tôt s'était soudainement évanouis pour se muer en une douleur sans nom, faisant sortir hors de lui toute cette haine qu'il avait tant lutté pour l'encapsuler au plus profond de son être.
Etais-ce ces dernières qui s'étaient manifestées en chaines? Il ne pouvait l'affirmer.

Son corps se soulevais en suspension au dessus du sol maintenant alors que le flot métallique était entrain de se figer dans la structure même de la boutique; les chaines semblaient parcourues d'une énergie propre qui se mouvait en elles, depuis le corps du prêtre travien vers les murs de la boutique dont le blanc profond était entrain de se putréfier aux points de contacts vers quelque chose irréel, noirâtre, aux formes nauséeuses et malsaines.
Et d'un coup, elles se détachèrent pour réintégrer le corps de leur hôte qui s'écrasa bruyamment par terre dans un léger craquement d'os.
Et tentant de se relever tant bien que mal, s'appuyant de toutes ses forces sur le comptoir...
C'est ça l'effet voulu? C'était quoi ce bordel ??

Adhemar prononça la formule magique que la jeune fille lui avait donné et l'effet du sortilège commença. Le corps de ce dernier s'éleva lentement dans les airs et une étrange scène se déroula avec des chaînes noirs qui sortaient et entraient en Adhemar. Celui-ci se releva une fois l'opération terminée, assez énervé.

" Ce bordele comme vous les dites vient de sceller le mal en vous afin qu'il ne puisse plus grandir. J'ai stoppé son accroissement comme j'ai pu mais le mal qui ronge votre corps est maléfique, et bien pire qu'un simple Darkness Ärm créé par des humains. Votre mal est bien plus imprégné de magie que de simple Ärms. Alors je vous serais gré de ne pas critiquer ce travail que j'ai accompli sans empocher le moindre Pyutas. Maintenant partez avant que je n'appelle la police. "

Les propos d'Adhemar avait blessé la jeune fille ou alors quelque chose s'était passé pendant ce scellement, quelque chose qui l'avait apeuré et convaincu de faire déguerpir son client. Elle se retourna et se dirigea vers l'arrière-boutique, laissant Adhemar seul dans sa boutique aux murs blancs.

Adhémar sentais la terrible douleur qui l'avait quasiment terrassé quelques secondes plus tôt s'atténuer et la rage première qui en avait résulté s'endormir a nouveau au fond de son être.
Et inspirant lentement afin de reprendre son calme, il s'adressa a la tenancière d'une voix plus détendue.

Je vous prie de m'excuser, la douleur a déformé mes pensées; je vous remercie infiniment pour le service que vous m'avez rendu et me considère redevable envers vous. Si je peux vous rendre la pareille d'une façon ou d'une autre, sachez que j'honorerai ma parole.

Il repris péniblement sa respiration, de violents flash lui venaient à l'esprit, où il saisissais la jeune femme par les cheveux et lui écrasait le crâne contre le comptoir, encore et encore, afin de lui faire regretter les paroles sèches et acerbes qu'elle venait de prononcer, il voyais le sang s'écouler par ses orbites alors qu'il fracassais son arcade sourcilière sur le zinc avant de lui crever les yeux, un à un...
Mais il chassa ses pensées et prenant une nouvelle bouffée d'air pur, quoique iodé, il regarda a nouveau son interlocutrice et guérisseuse.

Je vais maintenant vous quitter, excusez les désagréments que ma présence ou mes réactions que j'ai pu engendrer.

Puis, d'un mouvement de tête pour la saluer, il emboita le pas vers la sortie, pensant l'espace d'un instant lui subtiliser quelques onguents qui lui auraient été bien utilies; mais se ravisant, Adhémar laissa derrière lui une boutique qui avait quelque peu changé d'apparence extérieure, plus brouillon... ... moins ordonnée et lumineuse qu'il ne lui avait semblé avoir connu quelques minutes plus tôt.

Les rues marchandes n'avaient pas désemplies dehors et les cris des badauds se mêlaient toujours aux marchands piscicoles.
Il se dirigeais maintenant au point de rendez vous avec sa charmante infirmière, où il tacherai de la trouver après avoir demandé l'heure exacte au premier garde qu'il croiserai, ou dans le cas contraire au premier commerce avoisinant...

Une grande chose venait d'être faite, mais il avait la dure impression qu'elle ne serait que temporaire...

Adhemar quitta la boutique de la jeune fille qui avait tenté tant bien que mal de contenir la malédiction présente en lui. Le manieur d'Ärms se rendit au point de rendez-vous que la jeune infirmière lui avait indiqué. Adhemar arriva au quai indiqué autour de 20 heures. La nuit était tombé et il n'avait plus qu'à attendre la jeune femme, un bateau était amarré au quai. Il y avait encore de l'animation ce soir sur le quai avec des jongleurs, cracheurs de feu, orateurs, danseuses orientales, jeux divers, et encore de l'alcool et des invrognes incapables de s'arrêter. Plusieurs femmes s'approchèrent de lui pour lui proposer leurs services mais en voyant l'apparence mutilé d'Adhemar, elles firent demi-tour.

Alors que l'alcool continuait de couler à flot et que les ivrognes se mettaient à chanter et à applaudir les danseuses pour le spectacle qu'elles offraient, la jeune infirmière apparue. Elle avait aussitôt reconnu Adhemar et lui aussi ne pouvait pas la manquer. Elle s'approcha de lui.

Spoiler:

" J'ai les potions Adhemar, nous pouvons partir pour le village. Le bateau qui se trouve derrière peut nous déposer non loin du hammeau et je me suis arrangé avec le marin pour que nous ne payons pas le voyage, ni l'équipage. "

Au moment où elle avait dit ça, une larme avait glissé de son oeil droit. Elle sortie de son sac des pilules de trois couleurs : trois bleus (soin 10PV), deux pilules rouges (soin 20PV), une verte (soin30PV).

" Je n'ai pas pu en avoir plus. Tu es prêt à embarquer ? Au fait, je ne t'ai pas donné mon nom, je suis Emma. "

Le chevalier se sentais vraiment épaulé, il avait au préalable débloqué quelques fonds pour pouvoir défrayer sa belle compagne.
A coté d'elle, ils semblaient vraiment rejouer cette antique pièce de théâtre qu'il avait un jour vu jouer quand il était plus jeune, "la belle et la bête" si sa mémoire était bonne.

Effectivement, devant lui se trouvait un massif navire, qui se tenais fièrement amarré sur le ponton du quai, d'où se tenait tout un équipage qui finissais de charger sa marchandise et une grande quantité de caisses et cageots vides, témoins muets d'une vente florissante et rapide, et donc d'une marchandise qui avait hautement intéressé les badauds et commerçants.

Adhémar pris quelques instants pour réfléchir, il y avait encore un grand nombre de vendeurs d'onguents, de bibelots de tous genres, d'épices venues des quatre coins du continent et surtout et principalement de poissons; Vu que la plupart des concurrents avaient encore des marchandises sur leurs étals, il ne s'agissait par conséquent pas de ces marchandises là. Il ne restait a sa connaissance pas grand chose qui pouvait se vendre et qui nécessitais un transport maritime, donc qui devais provenir de bien loi, ou depuis des contrées ou les lois n'avaient pas vraiment court... Ou d'autres lois...

Adhémar posa la main sur l'épaule d'Emma et la fis pivoter en face de lui, pour pouvoir la regarder droit dans les yeux.
Il avait un très dur pressentiment, et il avait fait règle de vie de toujours s'écouter, même s'il devait en assumer les conséquences immédiates.
Emma, écoutes moi, une jeune femme qui va monter a bord d'un navire dont l'équipage ne demande meme pas la moindre participation pécuniaire, il n'y a riend e plus louche pour moi. J'ai beau être fort, je suis toujours plus ou moins en rémission, en grande partie grâce a tes soins et tes onguents qui ont pu rétablir mes capacités, pour celà je tiens encore a te remercier, mais je ne serai pas apte a te protéger efficacement contre tous ces gaillards s'ils manient tous des arms, et dans le cas contraire, je les éliminerai sans vergogne mais nous serons par conséquent seul a manoeuvrer un navire de ce tonnage, et nous en sommes tous deux incapables.
Dans tous les cas, nous courrons droit dans de gros ennuis.

Mais avant qu'elle n'eut le temps d'entrouvrir les lèvres pour lui soumettre une quelconque idée ou approuver la sienne, Adhémar lui souris doucement alors qu'il mettais la main dans le renfoncement de sa tunique pour en sortir un arm.
Son contact lui rappelait bien des souvenirs, et d'antiques flashs lui revinrent a l'esprit, un château, des troupes impuissantes face a la brutalité de l'attaque qu'ils étaient a l'époque entrain de subir et du mythril...

Emma, ceci est un Andarta, je vais l'activer pour toi, c'est un vieil ami qui me l'as remis alors que nous étions en guerre a cette époque.
Il va te suffire de te concentrer et de penser à ton village pour t'y téléporter instantanément.
Je n'ai aucune confiance dans ces hommes, alors je te demande de te concentrer sur un endroit a quelques lieux de ton village et je ferai le reste.

Le prêtre posa alors sa main sur l'épaule de sa comparse et commença a se concentrer, attendant le feu vert de cette dernière.